Versailles / Vers la renaissance du bosquet de la Reine

Le château de Versailles engage la restauration du bosquet de la Reine. Un chantier de près de plusieurs mois prévu en trois phases durant lesquelles il ne sera plus accessible aux visiteurs.

20 ans après la tempête de 1999, le château de Versailles poursuit sa politique de restauration et de valorisation des jardins – véritable pendant végétal à la résidence royale – avec la restitution du bosquet de la Reine. En effet, bien qu’il conserve encore l’essentiel de sa composition d’origine, celui-ci, fortement dégradé au cours des XIXe et XXe siècles, n’est plus aujourd’hui qu’une pâle évocation de ce qu’il fut. Les allées aux frondaisons imposantes ayant laissé place à des cheminements banalisés tandis que la diversité botanique a disparu au profit de buissonnements.

Précédée d’une recherche documentaire archéologique détaillée afin de retrouver le plus précisément possible les anciennes dispositions (plantations, mobilier, décor sculpté, etc.), la restauration du bosquet de la Reine est l’occasion de recomposer ce lieu dont les particularités botaniques constitueront l’élément principal de son décor ; au même titre que les architectures de treillages ou fontaines pour d’autres bosquets des jardins de Versailles.

Un chantier conséquent

Prévu sur deux ans, ce chantier est séquencé en trois phases. Dans un premier temps, la replantation des tulipiers du carré central et des allées d’accès redonnera au bosquet toute sa particularité végétale datant de l’époque de Marie-Antoinette. Ce travail sera ensuite suivi par une replantation progressive des boisements périphériques. Les petites salles seront plantées d’arbres et d’arbustes à fleurs.

Les essences d’arbres et d’arbustes seront choisies dans une large palette végétale conforme à celle des jardins de la fin du XVIIIe siècle. Cette grande diversité d’arbres à fleurs donnera à chaque salle du bosquet une ambiance et une appellation particulière : salle des arbres à neige, salle des azéroliers ou encore salle des sumacs de Virginie.

UN BOSQUET atypique

Réalisé en 1776 à l’emplacement du Labyrinthe, ce jardin d’agrément prolongeant le parterre de l’Orangerie a été composé spécialement pour la reine Marie-Antoinette afin qu’elle puisse disposer d’un lieu de promenade à l’écart des nombreux visiteurs.

Création atypique des jardins de Versailles, le bosquet de la Reine est le seul bosquet dont la richesse résidait dans ses composantes végétales aux floraisons diversifiées et échelonnées ; privilégiant les buissonnements précieux et les essences nord-américaines nouvellement introduites en Europe, telles que le tulipier de Virginie, l’arbre à neige ou l’arbre aux clochettes.

Sa composition répondait aux goûts de l’époque pour les jardins paysagers en associant la rigueur des tracés à la française, chers à la Cour, à la divagation d’allées serpentines inspirées des nouveaux modèles anglais. Ombragé de tulipiers de Virginie, l’espace central est ainsi entouré de franges boisées denses, échancrées de salles de verdure que relient des allées sinueuses.

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