Une étude d’impact du Covid-19 sur la gestion des espaces verts publics [VIDEO]

D’après une enquête de l’association Plante & Cité réalisée en avril, les collectivités ont peu de visibilité concernant l’impact de la crise sanitaire sur le budget des espaces verts. Le retour en force de la biodiversité suite à la réduction des activités humaines semble avoir influencé la façon dont les collectivités envisagent leurs pratiques en matière de végétal et de paysage à moyen-long terme.

Plante & Cité a mené un sondage afin d’apporter un éclairage sur les activités de création et d’entretien des espaces végétalisés dans les collectivités territoriales au cours du confinement et les perspectives à la sortie du confinement. L’enquête, qui s’est déroulée du 14 au 21 avril 2020, a recueilli 829 réponses.

L’association Plante & Cité propose une étude bien fournie et établie avec de nombreux partenaires de la filière paysage : Hortis, AITF, Val’hor, Unep, FFP, FNPHP, SFG, QualiPaysage, CNVVF… Ce rapport d’enquête de plus de 20 pages, étayé de nombreux graphiques, a été rédigé à partir d’un sondage réalisé auprès des collectivités territoriales et qui a recueilli plus de 800 réponses entre le 14 et le 21 avril. Son objectif : apporter un éclairage sur les activités de création et d’entretien des espaces végétalisés dans les collectivités au cours du confinement, les perspectives à la sortie du confinement et enfin les projections à moyen et long terme. Le panel des 829 structures qui a répondu à l’enquête se compose essentiellement de communes (94 %) dont une part importante compte moins de 2000 habitants (41 %), mais aussi d’intercommunalités, réparties sur la majeure partie du territoire français.

Parmi les résultats marquants, 9 collectivités sur 10 ont observé lors du confinement une réduction des activités de création et d’entretien. Cette baisse concerne à la fois les régies internes des villes ainsi que l’activité des entreprises prestataires. L’intervention de ces dernières a en effet été très fortement réduite pour plus de la moité des villes sondées. Les cinq premières activités en lien avec les espaces verts ayant été conservées (même de façon minimale) sont le ramassage des déchets, l’arrosage, les achats et marchés, la gestion des strates herbacées, et le désherbage.
Pour plus de la moitié des collectivités répondantes, seule une minorité de leurs entreprises prestataires a maintenu une activité. Les restrictions d’accès aux espaces publics ont provoqué des difficultés, parfois perçues de façon aiguë, par les collectivités répondantes. 39% d’entre elles déclarent avoir rencontré des difficultés pour les sentiers de randonnées et voies vertes, 32% pour les parcs et squares, 29% pour les aires de jeux, et 28% pour les jardins familiaux.

Concernant la sortie du confinement, les trois premières activités jugées prioritaires en matière d’espaces verts sont le désherbage, la gestion des strates herbacées et les plantations.
60% des collectivités répondantes estiment que la gestion du désherbage constituera une difficulté à la sortie du confinement. Les opérations de désherbage n’ont en effet pas systématiquement été maintenues au cours du confinement. La reprogrammation de tous les travaux d’entretien et de création est également identifiée comme une source de difficulté pour près de la moitié des répondants.
Cependant, pour la moitié des collectivités, il n’est pas envisagé de recourir à des renforts ou des interventions supplémentaires. Il s’agit plutôt de mettre à niveau progressivement les équipements et espaces verts communaux (65%).

En avril, les collectivités qui ont répondu à l’enquête avaient très peu de visibilité concernant l’influence de la crise sur le budget dédiée aux espaces verts : 36% ne savent pas si la crise aura un impact sur les dépenses de fonctionnement en matière d’espaces verts et 41% ignorent si elle aura une incidence sur les dépenses d’investissement.

Enfin, 57% des collectivités estiment que la diminution ou l’arrêt des pratiques d’entretien durant le confinement a été favorable à la biodiversité et 74% souhaitent faire évoluer ces pratiques pour prolonger les bénéfices supposés pour la biodiversité.

Alors que durant la période de confinement, de nombreux contenus ont été diffusés par les médias montrant la nature reprendre ses droits, on peut supposer qu’à moyen-long terme, la demande sociétale en une présence de nature en ville «plus sauvage» se renforcera.
Il s’agirait ainsi de renforcer le rôle du choix des végétaux et des réalisations paysagères dans la protection et la restauration de la biodiversité.

 

Le rapport d’étude est disponible sur le cite de Plante & Cité.