Un jardin belge au Festival international de Chaumont

Le Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire met en lumière le projet de deux étudiants en architecture des jardins et paysages de la Haute école Charlemagne à Gembloux

Du 21 avril au 6 novembre 2022 se déroule le Festival international des jardins au domaine de Chaumont-sur-Loire en France. Un événement majeur dans le domaine des créations architecturales paysagères. Cette édition marque également les 30 ans de cet événement. 30 années au cours desquelles se sont vues se succéder des « thématiques historiques ou poétiques, pédagogiques ou écologiques ».

Cette année, le thème, résolument réflexif, a offert l’opportunité aux participants de se pencher sur ce que serait ou ce que devrait être le « jardin idéal ». A la suite du concours, 24 jardins ont été sélectionnés pour enrichir le festival et parer le domaine de Chaumont-sur-Loire du résultat de la réflexion végétale de leur créateur.

Parmi ceux-ci, nous citons le cocon végétal de Gaël LEFEBVRE et Marvin DEMAUDE, deux étudiants en bachelier Architecture des jardins et du paysage de la Haute école Charlemagne à Gembloux.

Le cocon végétal

Le jardin idéal est épargné par l’intervention de l’homme, c’est un espace de nature préservée, comme la chrysalide du papillon. Ce cocon, tendu de fils blancs sur une structure métallique en forme de dôme, donne naissance à un espace forestier de type primaire : une forêt vierge y symbolise la résilience de la nature face à l’activité humaine.

Sous la protection de ce cocon, arbres et plantes se développent librement. Des essences pionnières, mais également une végétation indigène, prospèrent et créent une zone de refuge pour la biodiversité. Colonisant leur milieu, des grimpantes s’échappent progressivement par le haut du dôme : houblon, chèvrefeuille et clématites sont prêts à conquérir d’autres espaces… Résistant au réchauffement climatique, une mare apporte la fraîcheur à cet abri naturel. La promenade peut s’y prolonger à l’ombre par le repos et la contemplation, grâce à des bancs émaillant le chemin. À l’extérieur du dôme, l’intervention de l’homme a dégradé la nature. Les végétaux sont hostiles, épineux et tortueux. Ils survivent sans parvenir à dominer le minéral.

L’intention de ce jardin est de rappeler que l’homme ne doit pas détruire la nature, ni pour son confort ni pour ses intérêts personnels, qui sont par définition éphémères. Un monde reste à inventer, où la cohabitation est possible. La nature était là bien avant nous, c’est notre devoir à tous et toutes d’en prendre soin. Menacée de disparition, elle nous condamne nous aussi.