Un bâtiment à l’épreuve du futur : circulaire, neutre en carbone et sans allergènes

Pénurie de personnel, pénurie de matériel, problème de l’azote et pénurie de logements. Le secteur de la construction est actuellement confronté à des défis multiples. De plus, les émissions de CO₂ de ce secteur sont toujours beaucoup trop élevées. Des changements radicaux sont nécessaires pour maintenir un cadre de vie sain et assurer aux générations futures un avenir sain. La fondation Building for Good et le groupe Adamas partagent la conviction que l’on peut et que l’on doit faire les choses autrement.

Cor van Dijken : « Depuis des décennies, le principe directeur qui guide notre société est la croissance économique, le mot d’ordre étant toujours plus de production et plus de profits. Ce modèle d’économie linéaire épuise la planète et n’est plus tenable. La transition vers une économie circulaire est une nécessité si l’on veut inverser le cours des choses. Dans le cadre de l’économie circulaire, les matières premières sont organisées de manière durable en les réutilisant ou en les réintégrant dans la chaîne en tant que matériaux de grande qualité. Quant aux combustibles fossiles, ils sont de moins en moins utilisés. C’est ainsi que l’on parvient à construire des bâtiments climatiquement neutres, c’est-à-dire sans émission de carbone. »

portret Olaf Buter
Olaf Buter
Toekomstbestendig bouwen_Cor
Cor van Dijken

Il s’impose d’agir de toute urgence, en particulier dans le secteur de la construction qui représente à lui seul 50 % de l’utilisation de matériaux dans le monde, 40 % de l’ensemble des déchets et 35 % du total des émissions. Building for Good vise à transformer l’environnement bâti en un environnement circulaire et neutre en carbone à l’horizon 2040. Building for Good propose aux autorités publiques un appui pour formuler des solutions circulaires et neutres en carbone pour les nouveaux projets immobiliers et pour la réaffectation des terrains industriels et des zones résidentielles. La fondation s’intéresse aussi au marché des consommateurs puisqu’elle leur propose des solutions sur mesure dès l’amorce d’un nouveau projet de construction.

« Comme nous voulons fournir des conseils de manière globale, la collaboration avec d’autres experts est essentielle pour nous. Nous travaillons beaucoup avec des partenaires réguliers et nous nous engageons activement dans un vaste partage des connaissances. Sur la base d’une chaîne de connaissances solide, nous sommes en mesure de concevoir pour chaque immeuble un business case viable qui est à la fois circulaire, neutre pour le climat, adaptable au changement climatique et respectueux de la nature. »

Le groupe Adamas, expert en certification de la performance de durabilité des bâtiments, est un de ces partenaires réguliers. Les deux organisations aiment jouer les trublions et remettre en question le système établi.

Cor : « Souvent, le Code néerlandais de la construction est considéré comme le seul principe directeur dans ce domaine. Mais est-ce ainsi que l’on obtient le meilleur résultat pour toutes les personnes concernées ? ! Nous proposons de revenir à l’essentiel : qu’est-ce qui rend une personne heureuse et comment l’environnement bâti peut-il y contribuer ? Travailler dans des bâtiments sains a un effet positif sur la performance des salariés et permet d’éviter des frais de santé. Une construction durable et plus saine permet donc de réaliser une économie directe. Cet aspect est de plus en plus reconnu et sert désormais d’argument pour attirer un personnel de qualité et pour le fidéliser. L’on prend ici en compte l’ensemble des coûts sur le cycle de vie complet. Si vous appliquez ce principe dès la planche à dessin, en écoutant toutes les parties concernées et en leur donnant une voix égale dans le processus, vous obtenez un bâtiment ou une zone que les gens ont réellement envie d’utiliser. Vous évitez ainsi l’écueil d’avoir à apporter des adaptations au bâti à peine terminé. En somme, cela permet d’avoir un prix de revient moins élevé que si vous vous bornez à respecter les règles du code néerlandais de la construction. »

Toekomstbestendig bouwen: circulair, CO₂-neutraal én allergievrij
©shutterstock

Comme le fait remarquer Olaf Buter, ce cadre supralégal dans lequel opèrent les conseillers du groupe Adamas n’est peut-être plus aussi supralégal qu’on le pensait. « L’UE impose désormais aux entreprises des règles strictes en matière d’ESG. La certification que nous utilisons donne aux entreprises des moyens d’y faire face et de se conformer ainsi aux rapports ESG ou aux rapports sur la taxonomie européenne, qui sont déjà obligatoires pour certaines d’entre elles. La certification n’est donc plus un objectif à part entière, mais elle est devenue un outil pour se conformer à la législation en vigueur. Là encore, les conseillers du groupe Adamas interviennent dès le début du processus immobilier afin de ne pas avoir à supporter par la suite des coûts de consultance supplémentaires pour se mettre en conformité par rapport à ces obligations. En fait, nous vendons uniquement une “conscientisation” qui fait que le changement nécessaire se met en place tout naturellement. »

Stimulée par la certification, la demande de solutions circulaires a augmenté chez les clients ces dernières années. Et c’est une bonne chose, selon Olaf Buter. « La législation supplétive y a certainement contribué. Le gouvernement exige des organisations que pour l’exercice financier 2022, elles fassent rapport non seulement de leurs finances, mais aussi du degré de durabilité, du taux de réduction des émissions de carbone, ainsi que de la manière dont la circularité a été intégrée dans l’activité de l’entreprise. Cela implique de contrôler chaque année si les organisations prennent des mesures à cet égard. De cette manière, les organisations sont tenues d’intégrer la circularité dans leurs activités. Il est donc important de conseiller les organisations à un stade précoce sur l’applicabilité de la circularité dans l’immobilier, afin d’avoir le plus grand impact possible. Grâce à cela, les locaux professionnels répondent aux normes les plus élevées en matière de durabilité et de circularité. De plus, les organisations sont aussi mieux armées pour l’avenir et le bien immobilier conserve sa valeur. Mieux encore : Si vous ne remplissez pas ces conditions, votre immeuble sera bientôt considéré, en comptabilité, comme un “actif échoué” et il ne sera quasiment plus refinançable. Les acteurs de terrain prennent donc lentement conscience du fait que l’investissement durable n’est pas coûteux et qu’il est même nécessaire pour préserver la valeur. »

www.adamasgroep.nl
www.buildingforgood.eu


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Vous trouverez le reportage complet dans le CG Annual 2023, l’annuaire pour le secteur vert belge.