© www.gggreen.eu, Marc Verachtert

Un avenir vert pour le lierre

De plus en plus d’études soulignent les avantages du lierre en tant que revêtement mural végétal. C’est la plante par excellence pour isoler les façades et les maintenir sèches, capturer les poussières en suspension dans l’atmosphère et rafraîchir l’environnement. Elle est, par ailleurs, excellente pour la biodiversité et, bien sûr aussi, idéale pour l’habillage vert toute l’année durant de murs autrement monotones. Finissons-en avec tous les préjugés et les idées reçues.

Jamais « dans » le mur !

On dit que la plante endommage les murs. Rien n’est moins vrai. Selon les experts, tel était le cas autrefois, lorsque les joints étaient remplis avec du mortier à base de chaux ou de marne et que les pierres utilisées n’étaient pas de qualité parfaite. Et c’est peut-être encore le cas aujourd’hui, mais uniquement sur les vieux murs dans lesquels les racines suceuses du lierre pénètrent parfois ou forment de véritables réseaux radiculaires qui puisent la nourriture dont la plante a besoin dans cet environnement doux et humide. Il est néanmoins indispensable de veiller à bien étanchéifier toute ouverture dans le mur et d’éviter de préférence les descentes d’eau étroites. En effet, la tige du lierre a une préférence pour les endroits sombres et aime s’accrocher. « Avec les nouvelles façades construites en matériaux de haute qualité, le problème ne se pose pas », souligne Peter Boogaerts de GG Green, un ardent défenseur des murs de lierre. « Il est en outre possible d’installer un grillage sur le mur et de permettre à la plante de pousser sur celui-ci plutôt que contre le mur. »

CG Concept Annual 2021: GG Green: Groene toekomst voor klimop
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Pas plus « haut » que prévu

La couverture rapide des murs et la persistance du feuillage toute l’année durant sont des avantages absolus de la plante. Par sa croissance rapide, elle a parfois tendance à pousser plus haut et plus loin que ce vous avez prévu en tant que concepteur ou entrepreneur, voire à grimper sur le toit, ce qui sert parfois d’argument pour l’évincer au profit d’autres plantes grimpantes. En effet, la taille nécessite un travail à l’échelle ou l’utilisation d’un élévateur et, surtout, un travail manuel. Le lierre doit être régulièrement taillé, arraché et surtout détaché. Peter Boogaerts a une solution toute simple à cette fin : le Klimopstop, une idée ingénieuse. On pourrait comparer le système à une clôture électrique aménagée tout autour d’une prairie dont la mise sous tension, toutes les x secondes, suffit à arrêter le plus dangereux des taureaux. C’est le côté impressionnant de la clôture. Son côté moins spectaculaire, c’est la consumation et la décomposition de toute végétation qui y prend appui.

Le limiteur de croissance suit le même principe, mais il a été perfectionné de manière à contenir la croissance verticale de la plante grimpante sans le moindre risque pour les êtres et les objets avoisinants. À la hauteur de croissance maximale requise, un profilé est fixé au mur de façon étanche. En effet, il ne peut y avoir aucune échappatoire possible pour la plante. L’étanchéité est assurée par la pose d’une bande de caoutchouc et d’un joint en polymère. Tous deux empêchent par ailleurs aussi la circulation du courant en direction du mur. Le fil de terre est placé environ 10 cm plus bas et entre en contact étroit avec la plante. Si une branche ou un rameau mis à la terre touche le profilé, il reçoit une succession d’impulsions électriques et le point de croissance est comme cautérisé. La plante n’en souffre pas, mais ne peut tout simplement plus ni grimper ni se ramifier en hauteur, mais continue sa croissance en largeur.

Mieux qu’une brique de façade !

Ce système ne nécessite pas d’entretien. Il ouvre donc des perspectives pour un habillage durable et économique des façades et des murs monotones de nos villes. Et la liste des atouts ne s’arrête pas là. En effet, comme Peter Boogaerts le souligne souvent auprès des architectes, des promoteurs immobiliers et des autres entrepreneurs immobiliers, « la verdurisation d’une façade dès le stade de la conception évite la finition avec des briques de parement ou l’application de toute autre couche de finition coûteuse et réduit ainsi les coûts de construction, permet de réaliser des économies grâce à l’isolation et au maintien au sec du bâtiment et offre enfin à la société et l’environnement tous les bienfaits d’un biotope sain ».

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Texte : Marc Verachtert
Photographie : GG Green en Marc Verachtert