Recypark : Un nouveau skatepark à Anderlecht au bord du canal de Charleroi  

Le long du canal Bruxelles-Charleroi à Anderlecht, le projet Recypark vise à modifier l’image d’une fonction purement logistique d’un parc de recyclage en y associant un espace public dans une structure mixte.  L’adjudicateur, l’agence Bruxelles-Propreté, veut utiliser ce parc comme modèle des futurs Recyparks de la Région.

Nous connaissons les parcs à conteneurs ou les parcs de recyclage principalement comme des endroits peu attrayants, en périphérie de la ville. Il faut donc déconstruire cette image et offrir des lieux proches de la ville où les matériaux peuvent être collectés pour être recyclés, un changement nécessaire pour permettre une transition vers une économie circulaire.

Dans cette optique, le bureau d’architecture 51N4E, en collaboration avec les bureaux d’études Witteveen+Bos (stabilité), Détang Engineering (techniques) et Rotor (pour son expertise générale concernant le réemploi), ont conçu un parc à conteneurs qui offre également des espaces publics, plus précisément un skate park et un espace vert public, le long de Quai Fernand Demets à Anderlecht.

Sa situation géographique unique dans un environnement urbain, à l’extérieur des quartiers résidentiels, fait que l’endroit se prête particulièrement bien à un skatepark et un espace vert qui se fondent l’un dans l’autre. L’aménageant d’un espace public -composé d’un skatepark et d’un espace vert- à côté d’un recypark vise à créer une zone tampon ingénieuse entre un programme plutôt industriel et un quartier résidentiel.


L’eau
Élément qui génère la vallée de la Senne dans laquelle s’est inscrite Bruxelles, l’eau est aujourd’hui une thématique de premier ordre à l’échelle de la capitale. D’abord pour les problématiques d’inondation qui révèlent la trace du lit majeur de la Senne aujourd’hui peu perceptible. L’eau est également un élément majeur dans la revalorisation urbaine de la capitale, avec notamment le Plan Canal qui s’appuie sur le tracé de l’eau pour régénérer les anciens tissus industriels.


Le détournement et le réemploi
Le détournement est l’essence même du skate, qui est né du détournement de piscines lors des grandes périodes de sécheresse, ou d’ouvrages hydrauliques aux États-Unis (les ditchs). Le détournement de l’élément « eau » ou de ses infrastructures est donc aussi constitutif de l’histoire et de l’identité de la glisse. Poursuivant cette logique, la conception du skatepark intègre également une dynamique de réemploi, notamment dans la mise en œuvre des bétons.

Le Recypark est un projet circulaire non seulement parce que c’est un lieu où des déchets seront acheminés pour être recyclés, mais également du point de vue de la conception. Après une étude menée de Rotor, le bureau 514NE a ainsi récupéré l’auvent recouvrant le Recypark dans une des écuries d’un centre équestre liégeois. On parle d’une arche de 26 mètres de large réalisée en bois lamellé-collé. La toiture du parvis permettra de recueillir l’eau de pluie, qui sera ensuite stockée dans des réservoirs souterrains et utilisée pour arroser des certaines zones spécifiques des espaces verts. Une partie sera également drainée dans le canal adjacent.

L’espace public
À l’origine indissociable de la pratique du skate, l’espace public s’est par endroit mis à distance des espaces skatables, que l’on a préféré cantonner dans des skateparks réservés à la pratique de la glisse. Cependant, il existe un véritable enjeu de fusion des espaces publics avec les surfaces skatables en un seul et même paysage continu où peuvent cohabiter les usages de l’espace.

Cet espace public est donc l’occasion de reconnecter l’origine hydrographique de Bruxelles avec les origines de la glisse. Reconnecter la nécessité du réemploi dans les Recypark avec la pratique du réemploi dans le skate.

Source: beexemplary.brussels