Prix Saint-Fiacre 2015 / La géométrie dans le monde végétal

Le plus ancien prix littéraire dans le monde du jardin, le Saint-Fiacre, a récompensé cette année « La géométrie dans le monde végétal », d’Élisabeth Dumont. Le jury a aussi décerné deux « coups de cœur » parmi les douze ouvrages nominés sur la centaine d’ouvrages qui ont concouru.

Le Prix Saint-Fiacre, prix des journalistes horticoles, récompense depuis 1971, un ouvrage de langue française abordant les thèmes du jardin, du jardinage ou ceux du monde végétal. Il reste abordable pour le plus grand nombre : c’est un prix avant tout destiné au grand public.

Afin de prendre en compte la diversité des ouvrages sur l’horticulture, le jardinage et la flore, et suivant la richesse des publications de l’année, l’AJJH, l’Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture, décerne également des prix thématiques (mentions) en nombre et intitulés variables.
La géométrie dans le monde végétal », Élisabeth Dumont, Ulmer

 

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La couverture annonce déjà la couleur : qu’est donc cette étoile à cinq branches, verte, velue et végétale ? Il s’agit d’un fruit de pivoine (Paeonia sp.). Vous l’apprendrez en rentrant dans La géométrie dans le monde végétal. Et ce n’est qu’un exemple parmi les multiples que nous présente Élisabeth Dumont.

En feuilletant son livre, vous irez de découverte en découverte, séduit tant par la beauté des images présentant la diversité des formes géométriques qu’offre le monde végétal que par les explications scientifiques qui les accompagnent. Cet ouvrage s’adresse aussi bien à des néophytes en botanique qu’aux spécialistes. Exemple : un béotien apprendra que la phyllotaxie n’est pas un véhicule pour transporter les philodendrons, mais la disposition des organes le long de la tige. Si l’on découvre que l’apoptose est la mort cellulaire programmée, on en saura plus sur la croissance sympodiale du lilas. Et cette belle photo d’une feuille de fougère enroulée : il s’agit tout simplement d’une disposition circinée… Ne prenez pas peur quand l’auteur aborde l’objet fractal, concept mathématique récent. « La caractéristique d’une fractale c’est, d’une part, sa structure répétitive, réitérée et, d’autre part, l’autosimilitude ». Grâce aux schémas, tout s’éclaire et vous regarderez d’un autre œil un chou-fleur ’Romanesco’…

Élisabeth Dumont nous rend savants en nous faisant découvrir les coulisses de la nature que, souvent, nous ignorons. Tout son ouvrage est basé sur ce concept de beauté des photos, dessins géométriques, descriptions, explications scientifiques. Comme nous, les plantes recèlent des trésors cachés. Élisabeth nous les fait découvrir !
Deux « Coups de cœur » 2015

André Michaux, l’extraordinaire voyage d’un botaniste en Perse, Régis Pluchet, Privat

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Partez en voyage en Perse sur les traces d’André Michaux, botaniste et grand explorateur de la seconde partie du XVIIIe siècle. Sa participation à l’ambition de Louis XVI dans cette conquête du monde est l’œuvre d’une passion dévorante. Ce récit historique et botanique retrace l’aventure d’un collecteur de graines et de plantes des terres lointaines. Un parcours de perfectionnement à Trianon, puis au Jardin du roi à Paris, autorisé par Louis-Guillaume Lemonnier, médecin des rois et professeur de botanique, qui lui décerne le brevet d’ « agriculteur et de botaniste très instruit ». Le laboureur s’oriente alors vers l’exploration botanique. Financé par le frère du roi, avec le consentement de Marie-Antoinette, désireuse de remanier le Trianon en jardin anglo-chinois, il s’engage, en 1782, dans une périlleuse expédition scientifique en Perse avec le Consul Jean-François Rousseau, cousin du philosophe. Il en ramènera de nombreux végétaux, dont le Zelkova et une vivace : Michauxia.

Inspiré par les carnets de voyage de Michaux et les écrits consulaires, Régis Pluchet relate la captivante épopée de son aïeul, embarqué dans une caravane haute en couleur dans la suite du Consul. Les nombreux spécimens récoltés sont répertoriés à Genève et à Paris et peuplent nos jardins devenus moins austères et à tendance bucolique. Dès 1785, devenu botaniste du roi, il vogue vers le nouveau monde : 11 années de collecte avec son fils botaniste. Ses derniers voyages conduisent Michaux en Australie et à Madagascar, où il meurt en 1802.

 

Le jardin spontané – Reconnaître et accueillir les plantes vagabondes et les semis naturels
Noémie Vialard, préface de Patrick Blanc Delachaux et Niestlé

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Noémie Vialard, pépiniériste de formation, journaliste passionnée de jardin, nous entraîne dans une nouvelle aventure : la découverte de végétaux venus peupler son jardin sans son accord. Elle a suivi et photographié, pendant près de deux ans, ces plantes vagabondes, telles la bourrache, les coquelourdes, les orties, les pissenlits et bien d’autres encore recensées dans cet ouvrage. Mais l’enthousiasme de Noémie va plus loin, car elle décrit, pour chacune de ses protégées, outre le nom et les caractéristiques, leurs préférences, leurs habitudes et tous leurs usages. Elle nous aide à comprendre ces espiègles qui s’installent au milieu des massifs, grimpent le long d’un mur, se faufilent dans les allées et participent ainsi à la création d’un jardin naturel, où chacune trouve sa place, tout en préservant les espèces indigènes et la biodiversité.

Cette nouvelle façon d’appréhender le jardin est astucieuse, écologique et ne coûte pas cher, puisqu’elle se base sur la récupération de graines apportées par le vent et les oiseaux, par les semis naturels, mais aussi par l’échange de jeunes plants entre voisins et amis. Pour nous en convaincre, Noémie a recueilli le témoignage de 10 jardinières et jardiniers, connus ou non, qui nous racontent leurs jardins et leurs plantes sauvageonnes.