Olafur Eliasson au Château de Versailles

Depuis 2008, le château de Versailles organise chaque année une exposition contemporaine consacrée à un artiste français ou étranger. Cet été, c’est Olafur Eliasson qui exposera plusieurs œuvres au sein du domaine de Versailles du 7 juin au 30 octobre 2016.

Né au Danemark en 1967, Olafur Eliasson jouit d’une reconnaissance internationale. Son travail sonde la perception, le mouvement, l’expérience physique, et le sentiment de soi. Il est surtout connu pour ses installations spectaculaires, comme la très populaire The weather project (2003) dans le “Turbine Hall” de la Tate Modern à Londres, a été vue par plus de deux millions de personnes, ou The New York City Waterfalls (2008), quatre grandes cascades artificielles installées sur les berges de Manhattan et Brooklyn.

Cet été pour la première fois, Eliasson présentera 5 œuvres dans le Château et 3 dans les jardins de Versailles. « Avec Olafur Eliasson, les astres peuvent se rencontrer, l’horizon se dérober, et toutes nos perceptions se brouiller. L’homme des lumières va faire danser les lignes chez le Roi Soleil » déclare Catherine Pégard, présidente du château de Versailles.

 

Olafur Eliasson et Versailles

Des cercles de lumières, des miroirs où se diffractent les silhouettes, un brouillard aveuglant, une cascade hypnotisante imaginée par André Le Nôtre… Olafur Eliasson parsème les murs et les jardins du Château de Versailles d’œuvres spécialement conçues pour l’exposition. L’artiste invite le visiteur dans son univers singulier, le temps d’une expérience onirique où se mêlent art et histoire.

« Historiquement, la cour était à Versailles un lieu d’observation constante – de soi-même et des autres – les strictes normes sociales de l’époque étaient maintenues au moyen d’un réseau de regards. L’architecture baroque du Château servait à accroître la visibilité, devenant l’admirable instrument d’un pouvoir exercé exclusivement par le Roi. Aujourd’hui, nous portons sur Versailles un regard différent, et quand je le visite, je me demande comment vous, visiteur, voyez ce site emblématique. Quel effet provoque-t-il sur vous ? Sommes-nous tous devenus des rois ? Le Versailles dont j’ai rêvé est un lieu qui responsabilise chacun. Il invite les visiteurs à prendre le contrôle de leur expérience au lieu de simplement consommer et être éblouis par la grandeur. Il leur demande d’ouvrir leurs sens, de saisir l’inattendu, de flâner à travers les jardins, et de sentir le paysage prendre forme à travers leur mouvement. Pour mon exposition cet été, je réalise dans le château une série de subtiles interventions spatiales en déployant des miroirs et des lumières ; dans le jardin, j’utilise le brouillard et l’eau pour amplifier le sentiment d’impermanence et de transformation. Les oeuvres diluent l’agencement formel des jardins tout en faisant revivre une idée originale, jamais réalisée, du paysagiste André Le Nôtre : l’installation d’une cascade dans l’axe du Grand Canal. Cette cascade qui ravive l’ingéniosité de l’ingénierie du passé est aussi construite que l’était la cour ; j’ai laissé ses éléments de construction à la vue de tous, apparemment étrangers ils étendent la portée de l’imagination humaine.»

 

“Waterfall” – Grand Canal

 

 

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“Fog Assembly” – Bosquet de l’étoile
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 “Glacial Rock Flour Garden” – Bosquet de la Colonnade

 

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Pour en savoir plus, visitez le site du Château de Versailles.

 

Photographies : Anders Sune Berg © 2016 Olafur Eliasson

Courtesy of the artist; neugerriemschneider, Berlin; Tanya Bonakdar Gallery, New York
https://olafureliasson.net/versailles