Les villes s’engagent pour la biodiversité

Pour sa 8e étude, l’Observatoire des villes vertes s’est associé à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) pour interroger les responsables d’espaces nature en ville sur la façon dont les communes les plus engagées sur le front du « vert en ville » intègrent la préservation de la biodiversité. Les résultats de cette étude sont sans appel : toutes les villes enquêtées déclarent déployer une politique en faveur de la biodiversité. Concrètement, la totalité des villes interrogées ont déjà inventorié la faune et la flore présentes sur leur territoire, et plus de la moitié ont mis sur pied un plan Biodiversité. La formation et la sensibilisation au patrimoine vert semblent être les prochaines grandes étapes d’une démarche globale vers une ville « biodiverse ».

 

24 villes engagées dans la protection de la biodiversité ont été interrogées en ligne du 18 mars au 24 avril 2019 dans le cadre de cette vague de l’Observatoire des Villes Vertes : Amiens, Angers, Besançon, Bordeaux, Bourges, Brest, Caen-la-Mer, Créteil, Dijon, Grenoble, Limoges, Marseille, Metz, Montigny-lès-Metz, Nantes, Nice, Nîmes, Orléans, Paris, Poitiers, Reims, Tourcoing, Tours, Vitry.

Premier enseignement : la prise de conscience de la valeur du patrimoine naturel est générale. Des politiques volontaristes pour préserver la biodiversité sont déjà à des stades avancés dans une grande majorité des villes. Ainsi, 15 villes sur 24 ont décidé de la mise en place d’un Plan Biodiversité unifié et global. Les actions de terrain préalables à ces plans ont également été intégrées : toutes les villes répondantes ont ainsi procédé ou procèdent actuellement à un inventaire de la faune et de la flore sur leur territoire.
Ces plans présentent plusieurs initiatives dont les plus fortes sont la lutte contre les espèces invasives (22 villes), la création ou le renforcement de continuités écologiques (21 villes) et une gestion alternative des eaux pluviales (21 villes).

Ces actions fondatrices sont largement partagées, mais la préservation et le développement de la biodiversité passeront par la multiplication des espaces végétalisés. Une des solutions idéales qui est aujourd’hui développée par 19 villes sur 24 serait à généraliser : végétaliser les infrastructures grises.

La biodiversité est devenue un véritable cheval de bataille politique pour les municipalités, qui se veulent désormais exemplaires dans la protection de la biodiversité sur le territoire. La politique de préservation de la biodiversité est une priorité des élus, puisqu’elle est impulsée par les Maires eux-mêmes pour plus de 10 villes répondantes sur 24.

Cette mission est surtout mise en place et portée par les directions des services espaces verts (dans 12 villes sur 24). De nouvelles directions font également leur apparition au sein des mairies, à l’image de la « Direction environnement et prévention des risques » à Orléans ou de la « Direction de l’Ecologie Urbaine » à Brest. Chacune œuvre à son échelle, et définit elle-même les actions à mettre en place dans le cadre du Plan Biodiversité.

Les espaces verts restent le levier le plus efficace pour sensibiliser la population
Les autorités locales ont compris que la préservation de la biodiversité passe par une sensibilisation accrue de tous les citoyens. Toutes les villes du panel de l’Observatoire considèrent que les espaces verts sont les moteurs privilégiés de la sensibilisation du public à la préservation de la biodiversité en milieu urbain.
Les outils de sensibilisation déployés par les municipalités passent autant par la formation des collaborateurs de la ville à l’écologie urbaine, mise en place par 20 villes questionnées sur 24 que par la mise en place d’ateliers pour les scolaires ou le grand public (22 villes) et l’installation de panneaux d’information (22 villes).

permettent de plus en plus de porter des messages et mobilisent tous les citoyens : près de 19 villes sur 24 organisent régulièrement des événements et des temps forts grand public dédiés à la biodiversité pour inviter les habitants à se saisir de la problématique au travers de projets participatifs.