Lecture / Les 101 mots du paysage

Pour (re)parler de paysage avec tous. Dans la collection « 101 mots » était paru « Les 101 mots de l’agriculture urbaine » où il était déjà question de paysage. C’est un ouvrage collectif pour lequel il a été demandé à différentes personnalités de chercher à définir ce terme.

Historiens, paysagistes, architectes, artistes… chacun y va de sa propre définition, ses propres mots, avec l’angle qui est le sien, celui de son parcours personnel, professionnel, universitaire… et de sa sensibilité. Chaque auteur a donné son mot pour exprimer ce qu’il entend par paysage ou quelles sont ses priorités pour le paysage. On retrouve chez les plus connus d’entre eux – Michel Desvigne (« natures intermédiaires »), Michel Péna (« Sciensible »), David Besson-Girard (lieu, haut-lieu) – des idées qu’ils développent depuis toujours. D’autres s’appuient sur des termes techniques pour parler de projet de paysage : tracé, transitions, prairie, médiation, lisière, horizon, rudéral, rive, temps…

Il est aussi question des bienfaits du paysage (Catherine Muller, Philippe Rahm, etc), autant sur le corps que l’esprit. La philosophe Catherine Chomara-Ruiz donne une très belle définition du paysage à travers le mot « régionalisme », non celui folklorique, éternel et excessivement identitaire, mais celui évoqué par Roland Barthes, à propos du Sud-Ouest de la France : un paysage réinventé, à chaque époque, par la littérature et l’art, un paysage lié à l’affect. C’est une approche vivante du paysage, « entre sensibilité et raison, entre art et science » que l’auteur retrouve dans le projet des paysagistes concepteurs, et qui apparaît comme étant le seul régionalisme possible.

Les définitions vont de quelques lignes à plusieurs pages. Dans les plus élaborées, les auteurs ont pris du recul par rapport à leur pratique – c’est vrai pour les paysagistes entre autres – et leurs thèmes de recherche.

Collectif, Editions Archibooks, 136 pages, 13 euros.

Source: ffp.org