Le prix de l’ABAJP 2019 a été décerné à Harold Strammer

Le prix de l’ABAJP 2019 pour le Master Architecte-Paysagiste à Gemblouxa été décerné à Harold Strammer. Diplômé du Master en architecture du paysage en 2019, il est actuellement assistant-remplaçant dans l’Unité de Biodiversité et paysage à Gembloux Agro-Bio-Tech.

 

Le titre de son travail de fin d’études est: «Les couloirs de végétation qui parcourent la ville de Lubumbashi, peuvent-ils être considérés comme des Infrastructures Vertes ? Quelles compositions générales, quels paysages génèrent-ils et quelles interactions avec la ville?»

Harold nous parle de son intérêt pour le métier et de son projet: «De manière générale, dans ce métier ce qui m’attire le plus est l’approche du paysage à une échelle large, réussir à mêler l’urbain à la nature de la manière la plus harmonieuse possible. Il est important de travailler l’espace public non pas comme un lieu au second plan, de manière purement utile, mais à l’opposé, le rendre agréable, durable et viable. Il doit être attractif tout en gardant son côté fonctionnel, avec une touche de créativité et de design. L’intérêt que je porte à l’évolution et la gestion de l’espace dans les villes africaines m’a poussé à réaliser mon travail de fin d’études dans la ville de Lubumbashi en RDC ou j’ai passé deux mois, pour travailler sur la thématique des Infrastructures Vertes. En effet, les villes africaines sont confrontées à une croissance urbaine exponentielle et anarchique. Les Nations Unies ont prévu qu’en 2050, 90% de la population croissante du continent se situera en zone urbaine. Induisant davantage de pressions sur les infrastructures urbaines, les populations, l’environnement et les paysages. Le continent africain est donc l’un des grands défis du 21e siècle et une approche paysagère peut y jouer un rôle fondamental dans son évolution.»

Infrastructures Vertes

Durant la décennie à venir, la population mondiale va se concentrer en milieu urbain et d’ici 2050, 90% de la population croissante additionnelle se situera essentiellement en zones urbaines sur les continents asiatique et africain. Cette évolution va entrainer une forte croissance des villes et de nombreuses mutations urbaines. Face à la hausse de ces pressions anthropiques, un questionnement est nécessaire : comment orienter cette croissance vers un développement durable des villes ? Une des réponses envisageables est le concept d’Infrastructures Vertes (IV).

Il induit, au travers de grands principes, une approche paysagère afin d’améliorer la cohabitation entrela nature et l’Homme. Ce concept appliqué aux villes génère différents services, pour un meilleur développement de celles-ci. Cette notion d’IV a fortement été étudié dans les pays du Nord, mais très peu dans ceux du Sud. Or, on constate que les plus fortes pressions urbaines à venir se manifesterontdans ces derniers. C’est pourquoi cette recherche s’intéresse à la ville de Lubumbashi, située en milieu subsaharien, en République Démocratique du Congo.

Ce travail, articulé autour d’une approche paysagère, permet d’identifier si les couloirs de végétation observés, au sein de la ville de Lubumbashi, peuvent avoir la fonction d’Infrastructures Vertes. Pour se faire, trois grandes parties ont été développées à l’aide d’objectifs établis pour cette recherche. La première partie identifie cartographiquement la structure générale de ces couloirs. Cela permet d’observer la présence d’un réseau interconnecté d’espaces qui génèrent une continuité surfacique. La deuxième partie se base sur ce réseau afin de déterminer au travers de sorties de terrains et d’analyses photographiques, la composition de ces couloirs, pour définir les milieux qui les composent. Cette approche a permis de définir leurs rôles au sein de la ville et de constater la présence d’une continuité écosystémique s’organisant autour du réseau hydrique urbain. L’identification de plusieurs milieux a induit la troisième partie et à s’intéresser de manière plus détaillée aux paysages qui les composent. Ceci a permis de comprendre leurs singularités ainsi que leurs caractéristiques.La découverte d’espaces repliés sur eux-mêmes a mené vers l’étude de leurs limites, afin d’observer les interactions qu’elles possèdent avec la ville. Leurs mises en valeur a fait ressortir qu’elles sont très peu perceptibles depuis le milieu urbain. Cette recherche a permis d’attester le statut d’Infrastructures Vertes pour ce réseau de couloirs végétalisés, mais seulement de manière non officielle. En effet, l’incapacité de définir objectivement la présence de certains principes empêche d’affirmer totalement l’hypothèse de base. Cependant, il en ressort qu’elles possèdent un immense potentiel. Leur prise en considération doit être faite au plus vite pour conserver l’ensemble des opportunités qu’elles offrent.

ABAJP