Le désherbage électrique en plein essor

Le désherbage électrique connaît depuis quelques années un succès croissant. Sans doute en raison des nombreuses restrictions et interdictions qui touchent l’utilisation de désherbants chimiques tels que le glyphosate par exemple. Et même si les solutions sont nombreuses – l’utilisation d’eau très chaude, de vapeur, de mousse, le brûlage ou les infrarouges – dans la pratique il apparaît que c’est le désherbage électrique qui connaît le plus grand succès.

Une évolution née de l’agriculture

Cela n’étonnera personne, les premières machines professionnelles électriques pour le désherbage apparues sur le marché étaient destinées à l’agriculture. On constate aujourd’hui que les environnements urbains et les cultures spécifiques sont également ciblés.

Une machine commercialisée par le fabricant germano-brésilien Zasso illustre bien cette évolution. Il y a quelques années, Zasso lançait sur le marché une machine de 3 mètres de large, la XP300, offrant un moyen de lutte non chimique contre les adventices dans l’agriculture. Celle-ci a remporté un tel succès dans notre secteur que de nouvelles versions ont immédiatement été développées, les séries XPU et XPS. Nous allons donc nous pencher sur la XPU (U pour ‘Urban’, la machine étant vouée aux environnements urbains, tandis que la XPS est conçue pour des cultures spécifiques, comme la viticulture).

Utilisation avec le tracteur

La XPU (ou XPower, vendue sur le marché belge par The Ponderosa) proposée en 1,20 m de large, est une machine compacte pour les espaces publics. Elle détruit les herbes entre les pavés jusqu’à la racine. Bénéficiant du label CE, la XPU est pourvue en standard d’un side-shift hydraulique de 50 cm, et sa puissance-système de 36 kW permet de l’associer à un tracteur de petite taille. Ses domaines de prédilection : le désherbage des pistes cyclables et sentiers piétonniers, sur des revêtements semi-durs ou sur du revêtement fragile comme la pierre naturelle et les pavés cuits.

La prise de force du tracteur entraîne un générateur qui fournit une tension de 220 volts, et des transformateurs permettent de produire en sortie une tension haute de 8000 V. Ce dispositif est placé à l’arrière, tandis que l’unité équipée des applicateurs se monte sur l’avant. Des câbles spéciaux transportent le courant généré à l’arrière vers un cadre fixé sur l’avant du tracteur, et équipé de transformateurs fournissant une tension de sortie de 8000 V.

La XPU envoie un courant électrique dans la partie aérienne de la plante, qui est ainsi détruite jusqu’à la racine. Le principe ? Une destruction irréversible des compartiments cellulaires qui amène à interrompre la circulation d’eau, donc de sève. Cette action peut être comparée à celle du glyphosate, mais sans déchets chimiques et par action directe.

Sécurité

Quid de la sécurité avec une machine de ce type ? La question a été bien étudiée. L’utilisateur de la machine est absolument tenu de suivre un cours, et de porter des bottes de sécurité, mais il ou elle doit également s’assurer que personne ne s’approche à moins de 3 m pour éviter tout risque de choc électrique.

Informations pratiques sur les pesticides

Qu’en est-il de l’interdiction des pesticides, qu’est-ce qui est permis et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce qui doit changer prochainement? S’en assurer au préalable est une sage mesure, et n’oublions pas que nous sommes en Belgique et que ce qui s’applique en Flandre n’est pas forcément la même chose qu’en Wallonie ou dans la Région Bruxelles- Capitale !

Le gouvernement propose un site intéressant et dans les deux langues: www.fytoweb.be.

La Wallonie dispose notamment des sites www.wallonie.be et www. spaque.be de la Spaque (Société publique d’aide à la qualité de l’environnement). Pour Bruxelles, consultez www.brussel.be et www.bruxelles.be.

Si vous êtes en Flandre et cherchez de l’information sur les services publics, surfez sur le site www.zonderisgezonder.be de la Vlaamse Milieumaatschappij. Vous y trouverez notamment plusieurs chapitres d’informations sur les services publics, les gestionnaires de terrain, etc. Autre source intéressante : www.vlaanderen.be.

IA + 5G technologie + drone : une lutte plus responsable contre les adventices

Une autre solution fait également son chemin. C’est ce que prouve un récent projet-test effectué dans un champ de maïs à Merelbeke, où un drone équipé d’une caméra et une antenne 5G ont pu indiquer à l’agriculteur, grâce à l’intelligence artificielle, les endroits les plus adaptés pour ses traitements herbicides. Avec pour résultat une réduction de 80 % de ces derniers.

Un drone autonome équipé d’une caméra high-tech survole le champ, et les images obtenues en temps réel sont envoyées vers le cloud grâce à une antenne 5G. Des algorithmes spécialisés (autrement dit l’intelligence artificielle) détectent immédiatement la position des adventices sur les images, et l’information est retranscrite par le logiciel sur une carte numérisée de pulvérisation. Celle-ci est destinée à un appareil de traitement intelligent muni de gicleurs réglables individuellement, grâce à une carte des tâches transmise par le cloud en temps réel. Le travail guidé par GPS peut immédiatement commencer. Résultat, les zones de pulvérisation ont pu être réduites de 80 %. Et le plus beau, c’est que la récolte de maïs est restée la même en quantité.

Il s’agissait certes d’un projet destiné à l’agriculture, mais le lien possible avec notre secteur est parfaitement évident. Si vous désirez en savoir plus sur ce projet, fruit d’une collaboration entre ILVO, l’Université de Gand, le fabricant de robots Exobotic, le centre de recherche imec, l’entreprise Robovision, spécialisée en IA, l’entreprise de télécom Proximus et le Boerenbond, visitez le site d’ILVO Vlaanderen. Sous la rubrique Nieuws, vous trouverez un lien vers une information détaillée de la part de tous les partenaires.