Le dérèglement climatique : N’empêchera pas le gazon de rester vert !

Le gazon n’aime ni les grandes amplitudes thermiques, ni les trop fortes variations hydriques. Le climat anglais est son paradis. Dans le contexte actuel, où le dérèglement climatique nous affecte très régulièrement, beaucoup d’utilisateurs se posent la question du remplacement du gazon naturel par des solutions alternatives. Pourtant, des options existent. La sélection a beaucoup progressé. Le choix des espèces est bien plus large. Tout est réuni pour que l’on puisse toujours bénéficier des multiples avantages du gazon naturel, selon Christophe Galbrun, Sélectionneur recherche gazon, DLF Recherche France, dans la revue Jardins de France.

Personne ne peut contester les multiples avantages du gazon naturel. Le changement climatique apporte des contraintes supplémentaires liées à la gestion de l’eau et à la hausse des températures, mais en choisissant des mélanges adaptés et en modifiant nos méthodes d’entretien, il est possible de réussir à conserver un paysage attrayant sans basculer dans le minéral ou le synthétique. Le gazon n’est pas une contrainte, c’est un concentré de nature pour le bénéfice de tous.

Si l’aspect esthétique reste un critère important, on s’oriente davantage vers des gazons plus rustiques, demandant moins d’entretien. Le marché français utilise principalement cinq grandes espèces : ray-grass anglais, fétuques fines (rouges et ovines), fétuques élevées, pâturins, agrostides. Les ray-grass et fétuques fines ont toujours dominé le marché avec parfois près de 90 % des ventes mais, aujourd’hui, on note une baisse de l’utilisation des fétuques rouges au profit des fétuques élevées (plus résistantes au sec). La sélection variétale a permis de réagir rapidement aux problèmes liés au dérèglement climatique.

La résistance à la sécheresse reste le critère incontournable pour survivre aux étés caniculaires. Le choix des espèces naturellement tolérantes est primordial mais il faut aller plus loin. Outre les observations classiques de comportement estival, on dispose maintenant d’outils pour identifier les plantes avec les racines les plus profondes et, surtout, comprendre le mécanisme et les cycles de régénération des racines. En collaboration avec l’Université de Copenhague, le programme Radimax a pour but d’intégrer le phénotypage racinaire à la sélection génomique, ce qui permet d’envisager une meilleure efficacité de la sélection. De même, l’utilisation de drones équipés de caméra RGB permet également de calculer des index foliaires en tenant compte de l’aspect vert du gazon. Ces mesures objectives sont une aide précieuse à la sélection pour la résistance à la sécheresse.

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