Le concours du jardinier prometteur : vision d’avenir du secteur vert

En 2024, le Concours du Jardinier Prometteur (concours pour les étudiants du secteur) a célébré ses 15 ans d’existence marqués par la passion, l’engagement et l’idéal paysager. Ce qui a été mis sur pied en 2010 comme une initiative visant à enthousiasmer les jeunes pour le monde de la construction et de l’entretien des jardins est devenu  une plateforme où le talent, la créativité et l’expertise technique se rencontrent. Dans cet article, nous revenons sur les faits marquants de ces 15 dernières années et découvrons comment ce concours contribue au développement de la prochaine génération de jardiniers.

En tant qu’ anciens ou actuels présidents du concours du jardinier prometteur, Kristof Van Vlasselaer, Kris Degroote et Stefan Hanssens ont le privilège de revenir sur les quinze éditions de cette initiative stimulante. Ce qui a commencé il y a 15 ans comme un modeste concours du secteur du jardin est devenu une plate-forme importante qui inspire et évalue la prochaine génération de jardiniers en termes de compétences, de créativité et de connaissances professionnelles. Cette initiative a été mise en place, à l’époque, après des discussions avec le représentant de l’association BFG-FBEP, dans le but de rassembler les jeunes étudiants en entreprise de jardins et de travailler sur les besoins du secteur.

Le concours pour étudiants du jardinier prometteur est devenu une plate-forme importante qui inspire et évalue la prochaine génération de jardiniers en termes de compétences, de créativité et de connaissances professionnelles.

Le pouvoir de la coopération

L’un des fondements du concours du jardinier prometteur est la collaboration entre les entreprises du secteur et les établissements d’enseignement. Le secteur de l’entreprise de jardins présente des défis et des opportunités uniques qui ne peuvent être exploitées que si toutes les parties prenantes unissent leurs forces. En organisant des événements tels que ce concours, une plateforme spéciale permet aux étudiants de montrer leurs talents et de jeter les bases d’une collaboration fructueuse. Les entreprises ont la possibilité d’entrer en contact avec la nouvelle génération de jardiniers, tandis que les étudiants ont une idée réaliste de ce que le monde du travail attend d’eux. Cette connexion est cruciale dans un secteur qui exige de plus en plus de connaissances professionnelles et d’innovation.

La Haute Ecole Erasmus de Bruxelles (Jette) est un partenaire précieux dans ce processus, car les étudiants en dernière année d’architecture de jardins ont également l’occasion de mettre en pratique leurs connaissances théoriques. En 2024, la conception de Satine Beaugendre, étudiante en dernière année à cette école, a été mise en œuvre lors de la finale. Son projet « GREEN RESILIENCE » met l’accent sur la création d’un jardin de façade respectueux du climat, intégrant ici des éléments contemporains et innovants tels que des oueds, des plantations résistantes au climat et un revêtement perméable. Ce projet correspond parfaitement à la nécessité de rendre les environnements extérieurs plus résistants au climat et offre aux étudiants la possibilité de mettre en pratique leur créativité et leurs connaissances professionnelles.

Développement théorique et pratique

Depuis la période de confinement, la partie théorique du concours a revêtu une importance significative. Outre la connaissance des plantes, il existe désormais un quiz qui permet de passer de la pratique à la théorie. Des questions sur la lutte contre les ravageurs et les maladies, la science des sols, la sécurité et le calcul permettent d’allier pratique et théorie. Ces tests complètent utilement la partie pratique et démontrent que les connaissances techniques doivent compléter un travail physique.

L’école ‘De Wijnpers’ : une expérience positive

L’école ‘De Wijnpers’ de Louvain, participait cette année, pour la première fois, à la finale. Bien que leur week-end de portes ouvertes ait coïncidé avec la compétition, des commentaires positifs ont été émis tant par les étudiants que par leurs coachs. Selon eux, l’organisation était excellente, l’accueil du comité sympathique et les réactions du jury constructives. Les étudiants ont vécu ces deux journées assez stressantes comme une précieuse expérience d’apprentissage. Ils ont appris à gérer les retours et les conseils, essentiels pour leur évolution. Il est important que l’organisation et les participants puissent partager la conviction selon laquelle la participation est plus importante que la victoire. Les expériences, les conseils éclairés et les contacts acquis sont inestimables et constituent la base de leur future carrière.

Les étudiants ont vécu ces deux journées stressantes comme une précieuse expérience d’apprentissage. Ils ont appris à gérer le retour d’information et les conseils, ce qui est essentiel pour leur évolution.

Les défis du secteur vert

Bien que chacun soit enthousiaste par rapport au concours, il est néanmoins important de reconnaître les défis du secteur vert. L’une des principales préoccupations du secteur est la pénurie de personnel qualifié. De nombreuses entreprises peinent à recruter suffisamment de travailleurs bien formés, et ce, malgré une demande croissante d’aménagement de jardins et d’espaces verts durables. Il est essentiel non seulement d’évaluer les compétences pratiques, mais aussi de cultiver la passion et l’intérêt pour le métier. Le concours du « Jardinier prometteur » joue un rôle crucial à cet égard en donnant aux étudiants l’occasion de montrer leur savoir-faire et d’être inspirés par des professionnels du secteur.

Il est essentiel que nous ne nous contentions pas d’évaluer les compétences pratiques, mais que nous cultivions également la passion et l’intérêt pour le métier.

Retour sur 15 ans d’existence

En 2010, lors de la première édition, trois écoles et cinq équipes ont participé au concours. Aujourd’hui, ce sont 19 écoles et plus de 50 étudiants qui se sont inscrits dans l’aventure. La première édition, qui se déroulait au Jardin Botanique de Meise, était basée sur une épreuve simple qui peut se résumer par la plantation d’une haie, d’un massif d’arbustes et d’un arbre, et l’aménagement d’un jardin avec du gazon. Aujourd’hui, 14 ans plus tard, les présélections annuelles (cette année à Oedelem), attirent de plus en plus de participants et suscitent un enthousiasme croissant au sein du secteur. La gorge nouée et les larmes aux yeux des étudiants lors des finales sont un signe de fierté. Après 15 ans, le niveau des élèves est croissant, tandis que l’implication des écoles et le soutien de partenaires tels que le Comte Renaud de Kerchove, qui accueille chaque année la compétition, lors des Journées des Jardins de Beervelde, sont à relever. Le groupe de jeunes entrepreneurs qui a lancé cette initiative il y a 15 ans est, aujourd’hui, une équipe soudée qui s’engage de manière désintéressée pour les écoles et les futurs entrepreneurs de jardins.

Un oeil vers l’avenir

En 2024, les instituts d’enseignement PTI Kortrijk, LTI Oedelem et De Wijnpers de Louvain ont participé à la finale. Il s’agissait d’un défi supplémentaire pour Courtrai, qui a participé plusieurs fois aux épreuves terminales du concours. LTI Oedelem et Louvain ont quant à eux profité de l’événement pour faire leurs preuves. Ces participations témoignent d’une motivation croissante du secteur. Avec le soutien de partenaires de premier plan, tels que BFG-FBEP (aujourd’hui Pro4Green), VLAM et Beervelde Park, il est possible d’accroître la visibilité du concours année après année dans l’objectif d’inciter les jeunes à choisir une carrière dans le secteur vert.

Façonner l’avenir ensemble

La commission ‘Entrepreneuriat vert’, est fière de ce qu’elle a accompli jusqu’à présent, mais est pourtant consciente de ne pas être au bout de ses peines. Avec les écoles, les entreprises et les étudiants, il est possible de poursuivre la construction d’un secteur vert fort et tourné vers l’avenir. M. Kristof Van Vlasselaer le confirme : « Le groupe de jeunes entrepreneurs qui a commencé il y a 15 ans n’est plus un groupe, mais une équipe ». Il est important de nourrir cette collaboration et de partager l’amour du vert, afin que la nouvelle génération d’horticulteurs ne soit pas seulement « prometteuse », mais qu’elle puisse réellement façonner l’avenir.

Ensemble, continuons, avec de nouveaux défis et des éditions inspirantes du jardinier prometteur !

Cet article a été rédigé en collaboration avec les (anciens) présidents du comité Green Business, à savoir Kristof Van Vlasselaer, Kris Degroote et Stefan Hanssens.

Texte : Lisbeth Creemers
Images : Pro4Green