L’archibiotecte Vincent Callebaut, keynote speaker au Congrès PEB

Vincent Callebaut sera le keynote speaker de la troisième édition du Congrès PEB qui se tiendra le 3 octobre prochain au BEL sur le site de Tour & Taxis. S’il n’avait pas été architecte, il aurait sans doute été horticulteur. C’est dire si Vincent Callebaut, architecte belgo-français né à la Louvière et basé à Paris, cultive l’amour de la nature.

 

De ses innombrables utopies à la Luc Schuiten, seules quelques-unes sont aujourd’hui construites ou en passe de l’être. Pourtant, à l’heure où la ville entame sa transition écologique, chacun s’accorde à reconnaître en lui un visionnaire. Les épisodes de canicule de cet été nous l’ont encore rappelé, si besoin était.

Il y a urgence à repenser nos modes de fonctionnement si on veut assurer la survie de l’espèce humaine sur la planète. Depuis de nombreuses années déjà Vincent Callebaut truste les salles de conférences, les plateaux de télévision et les réseaux sociaux pour promouvoir une vision nouvelle de la ville et accélérer l’innovation urbaine. Il s’appuie pour cela sur son concept d’Archibiotic, créé autour de 3 vecteurs de création que sont l’architecture, les biotechnologies et les technologies de l’information et de la communication. Biomorphisme, bionique et biomimétisme le font s’intéresser aux structures, aux matériaux et aux formes les plus intelligentes que l’on peut trouver dans la nature. Le but est de mettre au point un nouveau modèle post-carbone, post-fossile et post-nucléaire qui génère des bâtiments métaboliques produisant leur propre énergie et recyclant leurs propres déchets. Avec comme finalité de passer d’une économie urbaine linéaire dans laquelle on produit, consomme et jette, à une économie urbaine circulaire qui transforme tous nos déchets en énergie. Autrement dit : transformer les contraintes du dérèglement climatique en opportunités pour la création de villes qui doivent leur intelligence non pas seulement à des données et objets connectés mais plutôt à un écosystème mature tels que l’on en trouve en nombre dans la nature.

Oser rêver la ville

Cette ville rêvée, qui réintègre la nature pour lutter notamment contre les îlots de chaleur, est aujourd’hui en construction dans les pays émergents. A Taipei (Taiwan), une tour résidentielle de 20 étages récemment livrée, dont la forme unique a été inspirée par la double hélice des brins d’ADN, sera plantée de 23 000 arbres pour absorber 130 tonnes de CO2 par an.

Plus proche de nous, Vincent Callebaut propose aussi des projets révolutionnaires, sans doute trop pour nos traditions occidentales. Cependant, cela bouge lentement mais sûrement. C’est ainsi que la Mairie de Paris a fait appel à lui pour imaginer le futur de la ville en 2050. Au Grand-Duché, l’architecte visionnaire a également remporté le premier prix d’un concours d’architecture pour la transformation de l’Hôtel des Postes à Luxembourg et attend que les autorités compétentes donnent le feu vert pour la réalisation de ce projet mariant innovation verte et bâtiment classé. Ses projets pour Bruxelles n’ont pas (encore) séduit les maîtres d’ouvrage : un écoquartier multifonctionnel à énergie positive sur le site de Tour & Taxis ou la métamorphose du Botanique grâce notamment à des façades végétales “carbo-absorbantes” et à une ferme solaire en toiture.  Nul n’est prophète dans son pays, même si le projet de fin d’études de Vincent Callebaut en 2000 concernait un masterplan… pour la revitalisation de la zone du Canal à Bruxelles. Lot de consolation en attendant mieux, la conception du pavillon belge à l’Expo universelle Dubai 2020 lui a été confiée au début de cette année (en association avec ASSAR).

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