Laeken : les serres du Stuyvenberg partiellement reconstruites

Après plus de 20 ans, la Région a pris une décision concernant les serres du Stuyvenberg à Laeken. Les 17 serres sont en train d’être démolies et six d’entre-elles seront reconstruite à l’identique. Il est prévu de conserver une partie en site technique tandis qu’une autre partie serait aménagée à destination du public.

 

Le site du Stuyvenberg est un ensemble horticole composé de maisons de jardiniers côté rue Médori et de serres à l’arrière, conçues pour le roi Léopold II par l’architecte Henri Maquet et l’architecte-paysagiste Émile Lainé, et érigées en 1896-1898. Le long terrain perpendiculaire à la rue des Horticulteurs sur lequel s’implante l’ensemble des serres du Stuyvenberg a été acquis dans les années 1890 par Léopold II – en même temps notamment que le site des futurs Jardins du Fleuriste – pour en faire une prolongation du domaine du Stuyvenberg, situé juste au nord. Il souhaitait y créer un établissement horticole où seraient cultivées les plantes et fleurs destinées aux propriétés royales. En 1909, le roi décède et, vers 1913, la Donation royale confie la gestion des serres à L.-J. Draps-Dom, successeur de l’établissement d’horticulture du même nom, exproprié en 1910 pour l’agrandissement de la caserne de l’autre côté de la rue. Au début des années 1950, la gestion du site est confiée au Service du Plan vert, dépendant de l’État belge, qui y cultive les plantes destinées aux parcs bruxellois. À partir de 1993, c’est Bruxelles Environnement-IBGE qui gère les serres. Désaffectées quelques années plus tard, celles-ci attendent aujourd’hui d’être rénovées.

Les serres ont été construites par l’architecte Henri Maquet. Implantée parallèlement à la rue Médori, l’ancienne orangerie à structure métallique est suivie de dix-huit autres serres, plus petites, à soubassement de briques et structure de bois raidie par des fermettes métalliques à enroulements. Elles sont reliées au nord par une longue galerie en demi-berceau de mêmes matériaux que l’orangerie. Cette galerie communique, via une porte métallique vitrée à arc en plein cintre, avec un escalier menant aux Jardins du Fleuriste. Aux deux extrémités des serres était prévu un bâtiment à usage de chaufferie. Une haute cheminée de briques de plan rectangulaire (tardive) se dresse à proximité de l’escalier. Aux extrémités des serres en peigne, se trouvent encore six serres semi-enterrées.

 

Au début des années 2000, le secrétaire d’État aux Monuments et Paysages, Willem Draps (MR), disposait d’un plan de restauration, doté d’un financement de Beliris. Mais le plan n’a jamais été ratifié par l’ensemble du gouvernement. Son successeur, Emir Kir (PS), a décidé de faire une nouvelle étude. Mais depuis lors, ce projet est un peu tombé dans l’oubli, jusqu’à récemment, où Bruxelles-Environnement a repris le dossier et publié un budget prévu à cette rénovation.

Le projet « Serres du Stuyvenberg » s’inscrit dans la volonté de compléter le maillage vert entre le site de Tour & Taxis et les Jardins du Fleuriste. Le site est actuellement utilisé par les services techniques de Bruxelles Environnement. Il est prévu de conserver une partie en site technique tandis qu’une autre partie serait aménagée à destination du public.

“La restauration n’est plus possible“, déclare Pierre Molter de Bruxelles Environnement à Bruzz. “C’est pourquoi il a été décidé de démolir toutes les serres et de ne construire que les six plus importantes, telles que la grande galerie et l’orangerie à l’identique. Les autres ne disparaissent pas complètement. Les bas murs de soutènement auxquels les structures de serre sont attachées restent debout, de sorte que la disposition rythmique n’est pas rompue. Les jardins potagers sont à l’air libre dans les murs. “

En ce qui concerne l’exploitation des lieux, Bruxelles-Environnement ne souhaite pas tout gérer seule : “Nous souhaitons collaborer avec une organisation à but non lucratif, qui peut également organiser des activités éducatives“, détaille Molter. Alors que la Ville de Bruxelles vient de délivrer un permis de développement urbain, Bruxelles-Environnement espère de son côté trouver rapidement un exploitant et espère débuter les travaux de rénovation en décembre ou janvier.