l’Abbaye de Villers-la-Ville / Le Prix du Patrimoine 2017

Le nouveau Centre du Visiteur de l’Abbaye de Villers-la-Ville a gagné le Prix du Patrimoine au Grand Prix d’Architecture de Wallonie 2017.

Le site de l’abbaye de Villers-la-Ville est sauvagement traversé par une route nationale qui le divise et lui ôte toute cohérence et unité. Il était difficilement perceptible dans sa globalité et semblait se réduire au site des ruines. Un schéma directeur proposé par l’IPW avait pour objectif de réunifier l’ensemble cistercien. Ce schéma prévoit la mise en place d’un nouveau parcours d’accès aux ruines permettant d’éviter la traversée de la nationale N275 au trafic dense et rapide, en empruntant un chemin sur la colline d’en face.
Ce parcours sera accessible depuis l’ancien moulin situé à l’extérieur de l’actuelle enceinte de ruines. Ce bâtiment deviendra un centre d’interprétation de l’histoire de l’abbaye et sera connecté au cœur du site via une passerelle enjambant la chaussée.

Une séquence d’entrée

Le projet de l’équipe Binario architectes (architecture), L’Escaut (scénographie) et Pigeon Ochej Paysage (paysage) a pour objectif de créer une véritable séquence d’entrée dans le site des ruines de l’Abbaye de Villers-la-Ville et une mise en condition du visiteur. La situation de départ se caractérise par la projection immédiate du public au cœur des ruines via une petite billetterie située en bord de route, sans aucune cohérence au niveau du point de départ et du parcours.

L’étude de la gestion des flux et l’intégration des contraintes liées à l’enveloppe existante ont fait l’objet d’une réflexion approfondie ce qui a permis d’aboutir à une réponse architecturale adaptée au programme et au lieu. Le nouveau parcours est totalement accessible.

Le projet propose une réelle prise en charge du visiteur depuis le parking, via l’aménagement des abords qui induit le début du parcours et le dirige vers le nouvel accueil situé dans le moulin et comprenant la billetterie, la boutique et les sanitaires/vestiaires.

Le nouveau circuit se poursuit ensuite à travers une partie du moulin où des espaces scénographiés permettent d’accueillir des groupes et introduisent l’histoire de l’abbaye, puis dans la colline depuis laquelle le visiteur appréhende les ruines avec un point de vue inédit et enfin dans le jardin pour ensuite descendre dans le site des ruines proprement dit.

Les aménagements paysagers

Les aménagements paysagers et la scénographie mise en place le long du nouveau parcours qui mène aux ruines contribuent à une « mise en condition » du visiteur. Architecture, paysage et scénographie tentent de rétablir l’équilibre subtil qui régit l’ensemble de la composition cistercienne.

Le projet de paysage s’attache à redéfinir les entités paysagères le long de cette promenade qui aboutit dans le jardin de la pharmacie, dernière pièce avant l’accès aux ruines.
L’aménagement de ce jardin historique, présent à cet endroit depuis les origines de l’abbaye, a soulevé beaucoup de discussions entre l’IPW et la Commission Royale des Monuments et Sites. L’aménagement réalisé est le fruit d’un compromis entre les deux institutions, sans encrage dans la réalité de l’usage et de l’entretien, et sans valeur didactique ou pédagogique.

Des extensions du projet ont également été étudiées au sud :
– Le déploiement d’un grand parking paysager permettant la suppression du stationnement existant face au moulin.

– La connexion du Centre du visiteur à la ferme de l’abbaye située en amont via une drève plantée à réaménager.

Les différents éléments étudiés prennent place dans le site comme autant de signes, sobres mais affirmés, d’un renouveau de la dynamique touristique et culturelle du lieu dans sa globalité.

La palette des nouveaux matériaux est établie de manière cohérente pour renforcer la continuité des interventions architecturales, paysagères et scénographiques dans le site. Acier Corten, béton lavé, béton voliges et béton pisé, parcours en bois massif pour les passerelles qui traversent les différents espaces intérieurs et extérieurs. Plusieurs prototypes sont réalisés en phase d’étude et de chantier afin d’en confirmer les propositions et investigations autour de la mise en oeuvre de certains matériaux comme le béton dit « pisé ».

 

 

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