La Srfb crée un réseau d’arboretums sylvicoles

Épisodes de sécheresse plus marquée, fréquence renforcée de vents violents… Les changements climatiques touchent les forêts et ont un impact sur leur avenir. Afin d’aider la forêt à s’adapter, la Société royale forestière de Belgique (Srfb) met en place un projet d’arboretums.

Depuis quelques décennies, l’intensité élevée de perturbations climatiques et leur répétition importante provoquent une baisse de vitalité chez plusieurs espèces sylvicoles. Cette baisse de vitalité, combinée à une attaque de ravageurs ou maladies, met les arbres dans un risque de fragilité renforcée.

Tester les essences de demain
La forêt est pourtant essentielle pour le présent et l’avenir de la société. « L’adaptation de nos forêts à ces changements climatiques est donc cruciale, et cela d’autant plus si l’on tient compte des apports fondamentaux du milieu forestier à la biodiversité, au climat à la santé et à l’économie », précise Dominique Godin, président de la Srfb, qui célèbre cette année ses 125 ans.

Face à ce constat, la Srfb lance un réseau d’arboretums sylvicoles afin d’identifier et tester les essences forestières qui seront les mieux adaptées aux conditions futures. Ce réseau constitue un laboratoire à taille réelle pour les forêts. « Pour ses 125 ans, la Srfb souhaite s’inscrire dans un projet d’avenir et de long terme qui aidera cet écosystème à s’adapter aux conditions futures. Ce réseau d’arboretums y répond parfaitement », ajoute Dominique Godin.

Coordinatrice du projet, la Srfb est entourée d’un comité scientifique qui sera en charge de la sélection des essences et provenances à tester, de l’achat des graines dans différentes régions d’Europe et du monde. Ce comité élaborera également les protocoles d’installation et de suivi et assurera par la suite l’analyse des données récoltées. Il est composé de cinq universités belges (KUL, UGent, UCL, Gembloux Agro-Bio Tech – ULg et ULB) ainsi que du Département de l’étude du milieu naturel et agricole (Demna) de la Région wallonne et son pendant flamand Inbo (Instituut voor Natuur- en Bosonderzoek).

Les propriétaires privés et publics qui le souhaitent accueilleront ce projet sur une ou plusieurs parcelles. Chaque parcelle aura une superficie de minimum 25 ares par essence ou par provenance testée. Un suivi intensif par une équipe de volontaires se déroulera pendant une trentaine d’années. Il permettra de récolter les premières données sur ce test grandeur nature : taux de survie des essences, état sanitaire (maladies, ravageurs), croissance, évolution… Au-delà de 30 ans, le suivi intensif deviendra un suivi de fond qui durera jusqu’à la récolte des arbres mûrs, à savoir de 50 à 100 ans selon les essences et leur évolution.

 

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