La menace s’appelle Popillia japonica

Véritable fléau pour la flore, le Popillia japonica s’attaque aux cultures, aux plantes ornementales, aux arbres, aux fruits, au gazon et également aux graminées. Au total, ce sont 401 espèces de plantes qui sont concernées.

Déjà installé en Amérique du Nord depuis le début du XXe siècle, les dégâts générés par ce spécimen coûtent 460 millions de dollars chaque années aux États-Unis. Malgré les mesures de sureté mises en place, l’Union Européenne déplore elle aussi la présence du P. japonica  en Italie depuis 2014 et en Suisse depuis 2017.

Voyant le scarabée japonais se rapprocher des frontières françaises, l’ANSES, l’Agence nationale de sécurité sanitaire française, a mis sur pied un groupe de travail, présidé par le Professeur François Verheggen (Gembloux Agro-Bio Tech – Université de Liège), afin d’évaluer les risques de l’arrivée du P. japonica sur le territoire français et de proposer des mesures pour le contenir, voire l’éradiquer.

Si cette recherche montre que toutes les conditions sont réunies pour que le scarabée prolifère rapidement (température, humidité, types de plantes et manque de prédateurs), l’invasion n’est pas encore à un stade de développement avancé. Il est donc encore possible d’agir.

Les auteurs insistent donc sur l’importance de la surveillance dans la gestion du risque posé par P. japonica. La détection précoce de l’entrée du scarabée sur le territoire français conditionne les chances de succès d’une stratégie d’éradication. Celle-ci passera par la délimitation des zones infestées et la mise en place d’outils de lutte, tels que le piégeage de masse, l’usage des substances phytopharmaceutiques autorisées, et l’emploi d’ennemis naturels. Les auteurs recommandent aussi que soit renforcée la sensibilisation des différents acteurs cibles sur le risque d’entrée de P. japonica.

Publié en décembre 2022 dans Frontiers in Insect Science, l’article intitulé “A nationwide pest risk analysis in the context of the ongoing Japanese beetle invasion in Continental Europe: The case of metropolitan France” met en garde contre l’invasion progressive du Popillia japonica.