‘La Méditerranée dans votre jardin’ reçoit le Prix P.J. Redouté

Le livre « La Méditerranée dans votre jardin »  de Olivier Filippi, paru aux éditions Actes Sud, a gagné le Prix P.J. Redoute 2019. Organisé par l’Association des Parcs et Jardins du Maine avec l’objectif d’encourager l’édition et de mettre en valeur les acteurs du monde du jardin, le Prix P.J. Redouté est remis traditionnellement dans le cadre de la Fête des Jardiniers au Château du Lude (Sarthe).

Pépiniériste dans la région de Montpellier, Olivier Filippi propose une nouvelle approche du jardinage, qui compose avec les contraintes de la nature. Le jardinier ne se bat plus contre elle mais travaille en allié et s’adapte aux exigences des plantes pour obtenir une forme d’esthétique proche du paysage méditerranéen naturel. De son troisième ouvrage sur le sujet se dégagent deux grands principes: l’utilisation du paysage de Méditerranée comme modèle et la nouvelle relation qui s’établit entre le jardinier et son jardin.

Loin de l’image stéréotypée d’un paysage monotone ou austère, les plantes méditerranéennes permettent d’envisager des jardins de styles extrêmement variés, dont l’aspect se modifie profondément entre les périodes de floraison et celles de dormance. L’auteur livre une étude très approfondie de leur comportement, leur mode de reproduction, parfois surprenant, et leur capacité à transformer un paysage. La diversité des végétaux et des terrains, repérés dans des régions côtières ou montagneuses, offre une très large palette de plantation, permettant une grande liberté dans la composition du jardin. Grèce, Italie, Maroc, Dalmatie, Espagne, mais aussi Californie, Afrique du Sud …. Olivier Filippi a tiré ses enseignements de ses nombreux voyages dans les régions aux caractéristiques méditerranéennes, révélant les particularités des paysages façonnés par le climat, la nature et l’homme au fil des siècles.

 

Cinq autres livres ont été récompensés par le jury.

• Prix artistique: Fleurs théâtrales, Gérard Jean, Éd. Ulmer.

Heureux propriétaire du jardin botanique de Pellinec, dans les Côtes-d’Armor, Gérard Jean nous fait applaudir des yeux les trésors de beauté de ses actrices dopées à la chlorophylle. Ces fleurs théâtrales aux volutes incroyables, au graphisme fou, aux couleurs éclatantes, se laissent admirer au fil des saisons et des pages magnifiquement illustrées par l’auteur. Si, on reconnaît l’exubérance printanière et immaculée du Cornus kousa sinensis, le bleu azur des pavots de l’Himalaya (Meconopsis baileyi), le mauve intense du magnolia ‘Star Wars’, on se laisse aussi surprendre par l’élégance de plantes rares et exotiques qui ont le bon goût de pousser sous nos climats. Mention spéciale pour l’arbuste argentin Calliandra tweedii qui fait la couverture du livre ou la pluie d’or de Fucrea parmentieri qui ne survient que… tous les dix ans. Histoire de ne pas nous rendre jaloux, Gérard Jean donne à la fin de l’ouvrage, la liste des pépiniéristes qui alimentent son théâtre de verdure.

• Prix botanique: Encyclopédie des plantes alimentaires, Michel Chauvet, Éd. Belin

Vous ne dégusterez plus salades, purées ou jus de fruits de la même façon! L’agronome et ethnobotaniste, Michel Chauvet livre une somme exceptionnelle de tous les végétaux qui, de près ou de loin, se mangent à la surface de la Terre. Grâce à un minutieux travail d’enquête, l’auteur décrit par le menu dans cet ouvrage richement illustré pas moins de 700 plantes alimentaires des plus communes aux plus inattendues, comme la manne terrestre (Digitaria sanguinalis), la graine de paradis (Afromum melegueta) ou le chervis (Sium sisarum). Des plantes comestibles que l’on peut aussi bien cultiver dans son jardin, se procurer au marché ou cueillir dans la nature. Et que Michel Chauvet s’est astreint à goûter pour donner son impression personnelle «surtout quand elle va à l’encontre des louanges de certains autres livres». À chacun de se faire sa propre idée dans cet océan de saveurs, dont la gamme, contrairement là aussi à une idée répandue, n’a cessé de s’élargir depuis 30 ans.

 

• Prix pratique: Toutes les plantes pour sols calcaires, Dominique Brochet, Éd. Ulmer

Bien que les deux tiers du sol de la France soient calcaires, il n’y avait pas, jusqu’à aujourd’hui, de livre sur les plantes adaptées à ces terrains, a priori hostiles. Dans ce livre didactique et richement illustré, le pépiniériste Dominique Brochet, dresse un inventaire complet de ces plantes «calcicools» qu’il a lui-même testées dans les terres crayeuses de la Champagne où il est installé. Arbres, arbustes, grimpantes, vivaces, annuelles, bulbeuses: leur nombre et leur diversité sont impressionnants. De quoi se faire plaisir, sans forcer la nature, en ayant à cœur de «planter la bonne plante au bon endroit». Une devise qui devrait être celle de tout bon jardinier qui se respecte.

 

• Prix historique: Le domaine de Méréville, Gabriel Wick, Éric Sander, Éd. Falaises

À la veille de la Révolution, le marquis de Laborde transforma son domaine de Méréville en l’une des plus importantes réalisations artistiques de la fin du siècle des Lumières, en s’appuyant sur les conseils des architectes et des artistes les plus célèbres de l’époque, notamment François-Joseph Bélanger, Jean-Benoît-Vincent Barré, le peintre Hubert Robert et le sculpteur Augustin Pajou. Leurs efforts transformèrent la vallée de la Juine (Essonne), en un des plus remarquables parcs paysagers de son époque. Embelli par des cénotaphes et des temples inspirés de l’Antiquité, de sublimes ponts en ruines, de vastes grottes, rochers et torrents, Méréville devint un véritable concentré du monde. Depuis presque vingt ans, le Département de l’Essonne œuvre à faire revivre ce chef-d’œuvre tombé dans l’oubli à la fin du XIXe siècle.

 

• Prix littéraire: L’héritier, Vita Sackville West, Éd. Autrement

Peut-on tomber amoureux d’un lieu? En l’occurrence d’un jardin? Quand Peregrine Chase hérite du domaine de Blackboys dans la campagne anglaise, il n’a qu’un désir: le vendre, éponger ses dettes et retourner à sa vie de citadin. Mais alors qu’il découvre la vaste demeure, les rosiers et les paons majestueux qui peuplent les alentours, un sentiment de plénitude l’envahit, jusqu’à l’obséder. Avec «L’héritier», la poétesse et romancière britannique Vita Sackville-West (1892-1962) a signé une œuvre à la prose enchanteresse, une ode à la beauté qui nous entoure, que les éditions Autrement ont eu la bonne idée de rééditer, pour mieux nous la faire découvrir. Ou redécouvrir.

www.lelude.com