La biodiversité, un avenir pour l'homme, l'environnement et... votre entreprise de jardinage © shutterstock

La biodiversité, un avenir pour l’homme, l’environnement et… votre entreprise de jardinage

La COP 15, la conférence des Nations unies sur la biodiversité, s’est clôturée avec des objectifs pour les dix prochaines années. Le terme «COP» est l’acronyme de «Conference of Parties», c’est-à-dire la conférence des parties à un traité international qui conclut des accords contraignants entre les États. Outre la COP 15 (biodiversité), il y a aussi la COP 27 (changement climatique) et la COP 19 (vie sauvage). Le chiffre qui suit l’acronyme COP désigne le nombre de fois où les parties se sont rencontrées.

Pourquoi la biodiversité est-elle importante?

La biodiversité, c’est bien plus que quelques espèces végétales ou animales menacées. La biodiversité désigne l’ensemble du vivant de notre environnement. Elle est à la base de toute production alimentaire, de l’eau potable, de l’air pur, de la santé mentale et physique et du développement socio-économique, entre autres. La perte de biodiversité est une menace pour l’homme et l’enjeu n’est rien moins que notre survie.

Le groupe international d’experts sur la biodiversité de l’ONU, l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), a effectué une évaluation en 2018 dont les résultats se sont révélés très négatifs. Elle a conclu que nous ne parvenons même pas à préserver la biodiversité. Pourquoi en 2018 ? Parce que le coronavirus a provoqué du retard. La dernière COP 15 a donc pris encore plus d’importance, car on a perdu deux années supplémentaires, alors que la situation est déjà critique. Le nouvel accord doit inverser la tendance en fixant des objectifs réalisables.

Sur quoi portait concrètement la COP 15?

Protéger 30 % de la faune et de la flore terrestres, réduire l’empreinte de l’homme sur la nature et trouver 700 milliards. Ce sont là quelques-unes des questions qui ont été abordées lors de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) à Montréal, au Canada. Les experts ont tiré la sonnette d’alarme.

Sur les 20 objectifs de biodiversité convenus en 2010, un seul a été atteint : l’amélioration de la biodiversité dans les zones naturelles protégées. Dans les zones non protégées, en revanche, elle a fortement diminué.

Pourquoi le sujet de la biodiversité est-il plus difficile que celui du climat?

Le problème du climat est plus tangible et plus quantifiable. Les scientifiques peuvent déterminer assez précisément ce que nous devons faire pour contrôler le réchauffement climatique, même si les mesures concrètes s’avèrent très difficiles à mettre en œuvre. À titre d’exemple, nous savons avec une grande précision combien de gaz à effet de serre supplémentaires nous pouvons émettre pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Pour la biodiversité, il est plus difficile de se rendre compte du problème et encore moins de concevoir la solution, en chiffres concrets. Le problème de la biodiversité est, par ailleurs, beaucoup moins visible que le changement climatique que tout le monde peut constater.

Ines Verleye, de la délégation belge à la COP 15, résume la situation en ces termes : «La perte de biodiversité aura un impact de plus en plus grand sur notre disponibilité en nourriture, en eau et en air. Mais tant que nous pouvons aller au supermarché et ouvrir notre réfrigérateur et y trouver de la nourriture et des boissons et tant que nous pouvons acheter des vêtements, nous ne le ressentons pas vraiment. Il est difficile de faire bouger la société pour que les gens comprennent pourquoi il faut agir ».

Pourquoi la question de la biodiversité est-elle importante pour l’entrepreneur de jardinage professionnel?

Nous pouvons tous contribuer à notre niveau à la réduction de notre empreinte écologique. Pour ce faire, nous devons faire de bons choix en matière d’achats, d’énergie et de mobilité, mais aussi (et surtout) des choix (ndr : professionnels) judicieux en matière de jardinage et d’entretien des jardins. Pourtant, la réflexion sur la biodiversité dans les projets arrive généralement encore à un stade tardif. La demande active en aménagement paysager durable et biodiversifié est encore trop souvent mise de côté par les demandes classiques de revêtement dur, de surfaces strictement engazonnées et le choix de plantes inadaptées ou monotones.

La protection durable de la diversité commence par la reconnaissance du problème et nécessite des connaissances fondées, des intérêts spécifiques et des informations détaillées. Il est indispensable de disposer des données sur l’écologie des plantes (et l’interaction avec les espèces animales).

Il est erroné de penser que la demande de biodiversité va entrer progressivement dans les mœurs. Plus le besoin de biodiversité est important (et ce besoin est déjà très élevé aujourd’hui, comme le montre la COP 15), plus nous nous rapprochons du point de non-retour où la demande de biodiversité sera déterminante. L’entrepreneur de jardinage qui ne dispose pas de ces connaissances cruciales risque de perdre son entreprise d’un seul coup.

La BFG-FBEP prépare aujourd’hui ses membres pour demain. Ensemble, nous œuvrons pour un avenir durable et biodiversifié. La BFG-FBEP prépare ainsi ses membres aux demandes à venir des clients ; des demandes pour plus de biodiversité qui seront encouragées par des incitations réglementaires et des dispositions obligatoires. Des demandes qui détermineront votre existence en tant qu’entrepreneur de jardinage professionnel !

Vous souhaitez en savoir plus ? N’hésitez pas à vous renseigner auprès de la www.bfg-fbep.be.


Texte : Yves Heirman, directeur BFG-FBEP