Jardin botanique Meise / Promenade parmi les irrésistibles résineux

Connaissez-vous la magnifique collection de résineux du Jardin botanique Meise ? Vous y faites le tour du monde à travers 350 espèces dont beaucoup casseront définitivement l’image banale du sapin de Noël, comme l’étrange conifère rampant Picea abies ‘Procumbens’, ou l’élégant cryptoméria du Japon.  Et, en plus d’être beaux, savez-vous à quel point ils nous sont utiles ?

 

Par une belle journée d’arrière-saison, venez goûter à la diversité des formes et des couleurs de ces arbres peu communs parmi les parfums épicés de résine dans le Jardin botanique Meise.

 

Ça se mange !

Un des ingrédients principaux du pesto, ce sont les pignons de pin, autrement dit les graines des pins parasols (Pinus pinea) qui émaillent les paysages méditerranéens.  On extrait les pignons de la pomme de pin qui est la caractéristique commune de tous les conifères : en latin, littéralement « qui portent des cônes ».

 

Du sauna au crayon

Les conifères possèdent aussi un bois tendre fort apprécié pour les habitations (planchers, escaliers, saunas…) et les meubles.  Traditionnellement, le bois du calocèdre (Calocedrus decurrens), d’Amérique du Nord, sert également à fabriquer les crayons de qualité, faciles à tailler et à l’odeur typique.  14 milliards de crayons par an voient le jour grâce aux calocèdres et apparentés.

 

Des poisons très recherchés

Les résineux se protègent des insectes ravageurs et des champignons en secrétant différentes substances toxiques et de la résine.  Evidemment, l’être humain les utilise aussi à son profit.  Par exemple, il extrait de la résine la térébenthine, employée pour retirer le vernis ou la peinture à l’huile tout en apportant une protection au bois.  Et c’est de l’if (Taxus brevifolia et T. baccata) qu’il prélève la substance active pour lutter contre les cancers du sein ou de l’ovaire.

 

Le Jardin botanique à la rescousse

Avec la taïga et les forêts boréales de conifères près du Cercle polaire arctique, les conifères constituent le groupe de plantes le plus représenté sur la planète, plus important que les forêts tropicales réunies ! Toutefois, leurs nombreuses qualités compromettent leur avenir, à cause par exemple de coupes illégales gravissimes pour l’alerce du Chili (Fitzroya cupresoides).  Ou le métaséquoia (Metasequoia glyptostroboides), découvert dans les années 40 en Chine… au bord de l’extinction.  Immédiatement, plusieurs jardins botaniques ont mis ce dernier en culture.  A Meise, près de l’étang de l’Orangerie, vous pouvez admirer un très beau groupe de ces arbres issus de graines semées en 1948, comme vous êtes invité-e à découvrir le rarissime wollemia australien (Wollemia nobilis) dans la Serre de l’Evolution.

 

Ils n’ont pas que des aiguilles

Le groupe des conifères est très diversifié.  Bien sûr, la plupart des espèces porte des aiguilles, mais certains d’entre eux se singularisent, comme le désespoir du singe (Araucaria araucana) avec ses écailles tranchantes, ou les podocarpus de l’hémisphère Sud qui portent même des feuilles ! La Terre compte à peu près 600 espèces de conifères au total, c’est donc plus de la moitié de leurs représentants que vous rencontrerez dans l’immense collection du Jardin botanique national, en plein air ou notamment dans la Serre de l’Evolution.