Jacqueline Osty, la paysagiste faiseuse de ville, lauréate du Grand prix de l’urbanisme 2020 [VIDEO]

Le Grand Prix de l’urbanisme 2020 est décerné à la paysagiste Jacqueline Osty. La distinction, attribuée par le ministère de la Transition écologique aux professionnels de l’aménagement du territoire pour leur participation à faire progresser la fabrique urbaine, lui sera officiellement remise à la fin de l’année 2020.

 

Jacqueline Osty s’appuie sur une approche contextuelle pour établir des connexions entre la ville et la nature. Travailler dans la ville constituée et s’engager activement dans sa fabrique, voilà le labeur du paysagiste contemporain. «La nature et la ville ne doivent pas être isolées l’une de l’autre, la première doit se glisser dans la seconde, posséder ses chemins pour qu’y chemine la gent animale susceptible de nous accompagner. C’est d’une progressive interpénétration dont le paysagiste doit avoir le souci dans ses projets», écrit Jacqueline Osty.

Jacqueline Osty fait partie d’une génération de l’école de paysage de Versailles marquée par la figure de Michel Corajoud et son approche paysagère de l’urbain. Elle œuvre depuis les années 1990 tant en centre-ville que dans les quartiers périphériques, avec la création de parcs et la conception de projets d’aménagement. Paysagiste double Grand prix national du paysage (2005 et 2018), elle est l’auteur de nombreux parcs, en France et à l’international, qui sont l’occasion de penser la relation entre ville et territoire. Jacqueline Osty a aménagé les promenades du boulevard Richard Lenoir à Paris, les places Bellecour, des Jacobins et Bachut à Lyon ou encore le front de mer des Sables d’Olonnes. Depuis 2017, l’Atelier Jacqueline Osty et associés (AJOA) est en charge de la maîtrise d’œuvre urbaine de l’île de Nantes, en collaboration avec l’urbaniste Claire Shorter. Jusqu’en 2024, ils replaceront le paysage comme armature principale de l’aménagement de ce vaste territoire. La capitale accueille quant à elle, deux œuvres majeures de Jacqueline Osty. Le parc Martin-Luther-King dans la Zac Clichy-Batignolles (XVIIe arr.), vaste étendue traversée par la trame urbaine du nouveau quartier qui l’encadre et connectée au-delà, par un axe se poursuivant dans les communes limitrophes. Dans cette ancienne zone ferroviaire sans relief, le terrain a été modelé pour répartir les usages et multiplier les ambiances. Quant à la gestion du lieu, voulue la plus écologique possible, elle devient son image incarnée par l’ensemble des dispositifs mis en place pour la garantir (noues, éoliennes, plantes qui nettoient, eaux purifiées, bassins biotopes, etc.). Dans le XIIe arrondissement, le réaménagement du parc zoologique du bois de Vincennes constitue pour sa part un véritable exercice de style, où une même attention a été donnée aux hommes et aux animaux en permettant à ceux-ci de se cacher dans la végétation quand ils en éprouvent le besoin.

En lui attribuant le Grand prix de l’urbanisme 2020, le jury a souhaité saluer «la poésie de l’œuvre de Jacqueline Osty, qui démontre que l’écologie est l’occasion de développer un art urbain porteur d’une poétique de la nature, qui peut mettre en scène en pleine ville le spectacle des saisons.»

 

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