Le guide des insectes de Maria Sibylla Merian

Maria Sibylla Merian, peintre germano-néerlandaise spécialisée dans les fleurs, les insectes et les papillons, a vu le jour en 1647 et a refermé les yeux en 1717. À l’occasion du 300e anniversaire de sa mort, une somptueuse réédition de son principal ouvrage, Metamorphosis Insectorum Surinamensium — Métamorphose des insectes du Suriname, vient d’être publiée.

 

Maria Sibylla Merian a vécu une vie extraordinaire, non seulement pour elle, mais aussi pour son temps. Elle est née en 1647 à Francfort dans une famille aisée d’imprimeurs, d’éditeurs et de graveurs. Son père était suisse et sa mère était issue d’une famille wallonne de pasteurs qui avait émigré des Pays-Bas vers l’Allemagne. Elle a vécu successivement à Francfort, à Nuremberg, dans la région frisonne de Wieuwerd et à Amsterdam avant d’émigrer au Suriname et de revenir ensuite à Amsterdam. On peut donc dire qu’elle a été citoyenne du monde.

Peintre talentueuse, brodeuse, professeure de dessin, naturaliste passionnée, mère de deux filles (elle vivait séparée de son époux) et cheffe d’entreprise, Maria Sibylla Merian a également travaillé dans le commerce de colorants, la mise sous verre de papillons et l’empaillage de reptiles, sans oublier l’édition de ses propres ouvrages.

Maria Sibylla Merian fut l’une des précurseuses de l’étude systématique des stades de développement des papillons, stades qu’elle reproduisait ensuite dans ses dessins et aquarelles. En écrivant son guide, elle a posé, un demi-siècle avant Lianneus, la base de l’entomologie. Elle jouit aujourd’hui d’une réputation d’artiste talentueuse, mais aussi d’observatrice scientifique. Elle fut l’une des premières scientifiques à renvoyer au royaume des fables l’idée préconçue que les insectes naissaient de la terre. Six plantes, neuf papillons et deux coléoptères portent son nom.

Métamorphose

Pour la rédaction de son ouvrage Metamorphosis insectorum Surinamensium, elle s’est rendue au Suriname, avec sa fille, en 1699, pour étudier la reproduction et le développement des insectes. C’est là qu’elle a planté les premières graines qui ont donné naissance à son ouvrage monumental sur le monde des insectes du Suriname dans lequel elle traite des chenilles et des insectes mis en corrélation avec les plantes et les fleurs qui leur servent de nourriture.
Pendant son séjour au Suriname, elle a appris à découvrir une nature merveilleuse qui n’était plus inoffensive ; une nature compatible avec l’omniprésence de Dieu. Qu’il s’agisse d’invasions de cafards et de fourmis géantes, de chenilles toxiques et d’araignées mortelles ou de fleurs abortives… Dieu n’était plus l’instrumentaliste des changements se produisant dans la Nature, mais bien davantage un créateur transcendant.

Lorsqu’elle mourut, le 13 janvier 1717, Merian était devenue indigente. Elle avait investi tout son argent dans l’édition de son ouvrage sur le Suriname. Si elle avait vécu quelques jours de plus, elle aurait pu cueillir les fruits de son travail. En effet, le jour de sa mort, elle avait rendez-vous avec le médecin traitant du tsar Pierre le Grand qui avait reçu l’ordre de lui acheter une collection de peintures sur parchemin pour la somme astronomique de 3 000 florins. Une grande partie de l’œuvre de Merian se trouve de ce fait aujourd’hui à Saint-Pétersbourg.

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