Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire

Le Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire accueille, chaque année, paysagistes et concepteurs venus du monde entier, dont deux équipes Belges. Pour sa 24e édition, c’est le thème des “jardins de collection” qui a été retenu, célébrant les curiosités végétales et la passion des collectionneurs, mais aussi celle de tous les amateurs qui célèbrent, à leur manière, le génie des plantes donnant lieu à de multiples et passionnantes variantes de l’art et de la manière de collectionner.

Cette année, parmi près de 300 projets, le jury, présidé par le grand botaniste Patrick Blanc, a sélectionné des projets conçus par des équipes internationales et pluridisciplinaires, s’ajoutant aux “cartes vertes” données à des invités du Domaine, ce qui élève à plus de trente le nombre de nouveaux jardins présentés en 2015. Venus de tous les horizons, d’Italie, de Belgique, de Suisse, des Pays-Bas, d’Amérique latine, d’Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande et, bien sûr, de France, ces jardins extraordinaires sauront vous étonner et vous faire rêver.

Le Festival International des Jardins, qui a reçu en 2014 un prix international le désignant comme “meilleur festival de l’année”, constitue un laboratoire et un observatoire de la création jardinistique dans le monde. En 23 saisons, plus de 700 jardins ont été créés, prototypes des jardins de demain. A la fois lieu d’invention et pépinière de talents, il contribue à renouveler et dynamiser l’art des jardins, toujours à la recherche de nouveaux végétaux, de nouveaux matériaux, d’idées inédites et de mises en scène originales.

La diversité, la créativité et la qualité de ces jardins ont contribué à établir la réputation mondiale du Festival, qui est devenu un rendez-vous incontournable pour une nouvelle génération de paysagistes, d’architectes, de scénographes et de jardiniers, mais aussi pour un public de plus en plus nombreux.

Jardins de Collection

International des Jardins de Chaumont-sur-Loire s’intéresse cette année, avec le souhait d’émerveiller les visiteurs, mais aussi de valoriser, de soutenir ceux qui consacrent leur vie et leur énergie à conserver, sauver, multiplier d’extraordinaires curiosités végétales. C’est pourquoi l’édition 2015 est consacrée aux “jardins de collection”.

Tout collectionneur d’objets, d’œuvres ou de plantes rares est aspiré par la spirale d’une passion dévorante. Collectionner, c’est rassembler ce que d’autres n’ont pas, c’est aimer le précieux, l’unique et l’original. C’est aussi rechercher le divers, le multiple et le différent, c’est compiler, sans fin, des trésors, des trouvailles et du merveilleux. Les collectionneurs sont des êtres particuliers qui ont le goût salutaire du rare et montrent volontiers le fruit de leurs quêtes ferventes. Le monde du végétal n’échappe pas, bien au contraire, à cette frénésie bien connue dans le monde de l’art.

Ce sont donc des jardins extraordinaires, des jardins de collectionneurs, des cabinets de curiosités verts qui marqueront l’édition 2015 du Festival International des Jardins. Ces derniers s’annoncent riches de végétaux rares, de plantes jamais vues et surtout présentées de manière contemporaine, inattendue, surprenante, avec une scénographie, des matériaux, un design innovants, exceptionnels, inaccoutumés. Ce sont des jardins exigeants, singuliers, hors des sentiers battus, offrant au regard des plantes et des fleurs insolites, réputées introuvables, remarquables par leur singularité, autant que par les associations et les mises en scène imaginées par les concepteurs.
Deux équipes Belges ont été sélectionnées.

Carnivore Parc

Mathieu ALLAIN, architecte-paysagiste, et Stéphane LE GOURRIEREC, ingénieur-paysagiste BELGIQUE

Les tourbières offrent un milieu d’une biodiversité étonnante, au sein duquel se développent parfois des plantes capables d’attirer, de capturer et de digérer des animaux. Au sein de ces milieux pauvres en éléments minéraux, ces végétaux singuliers ont développé de subtils pièges afin de capturer de petits animaux et devenir ainsi des plantes carnivores !

Observées pour la première fois au XVIIIème siècle par le naturaliste John Ellis, les plantes carnivores furent également étudiées par Darwin qui révéla ce “monde à l’envers, où le végétal mange l’animal”. On en compte aujourd’hui plus de 550 espèces dans le monde.

Ce jardin carnivore nous fait découvrir ces êtres rares à approcher avec précaution : les mâchoires de la Dionée, les pièges à glue des Droseras ou encore les urnes des Sarracenias. Un patio met en lumière une riche tourbière au centre du jardin, évoquant le milieu naturel de ces végétaux, tandis que ces derniers sont exposés tels des œuvres d’art dans un jardin des curiosités.

Les chausseurs de plantes de jardin

Claire LAEREMANS (LAMA Landscape Architects), Ellen STEENWEGEN (BUUR) et Katherine ENGELEN, architectes-paysagistes BELGIQUE

Ce jardin est une ode à tous ceux qui, depuis la nuit des temps, ont exploré le monde des plantes : les chasseurs de plantes. Ce sont eux les véritables collectionneurs.

Ils n’étaient pas seulement des botanistes, ils étaient aussi des aventuriers et des explorateurs. Ils ont survécu aux naufrages et à l’esclavage, combattu les pirates, échappé aux brigands et ont résisté à l’hostilité des autochtones. Ils ont passé des mois et des mois en mer pour gagner des contrées encore inconnues, des îles peuplées de tribus sauvages et d’animaux dangereux, repaires de maladies exotiques, risquant leur vie dans le seul but de découvrir une plante inconnue, à rapporter en Europe et à intégrer à une collection extraordinaire telle que le Kew Garden. Certains de ces chasseurs de plantes sont à relier à des légendes tel Charles Darwin, le naturaliste du grand explorateur James Cook, qui a voyagé aux côtés de Sir Joseph Banks, l’un de ces chasseurs de plantes.

Le jardin des chasseurs de plantes recrée le monde passionnant et aventureux que les chasseurs de plantes ont sillonné, à la recherche de plantes encore inconnues etoffreàvoir:

– un paysage extraordinaire : le sol de la parcelle est en fait une surface irrégulière parsemée de plantes qui renvoit aux différents paysages que ces chasseurs ont pu contempler à travers le monde. La plupart des plantes présentes dans le jardin ont été introduites aux XVIIe et XVIIIe siècles.

– des serres : au beau milieu de cet étonnant monde végétal, trois serres symbolisent la présence de l’homme dans le paysage intact. Objets exquis, elles sont installées dans le jardin et racontent l’histoire de ces pionniers des plantes.

– l’exploration : les visiteurs sont invités à ressentir ce qu’ont pu ressentir les vrais chasseurs de plantes en découvrant un nouveau monde.

Le Festival International des Jardins et la Parc du Goualoup sont ouverts tous les jours du 23 avril au 01 novembre 2015, de 10h00 à 20h00.