FBEP : La hausse des prix permet aux projets « verts » de rester abordable
Les entrepreneurs de jardins travaillent à des prix trop bas. Cela peut sembler paradoxal, mais des prix plus élevés doivent permettre à l’aménagement de jardin et l’entretien de rester abordable à long terme. Dans un article en trois parties, Yves Heirman, directeur de la Fédération Belge des Entrepreneurs Paysagistes, explique pourquoi.
“L’offre d’espaces verts est en hausse depuis plusieurs années et deviendra encore plus importante dans les années à venir”, affirme Yves. Il explique cette hausse de “popularité” d’une part par l’augmentation du volume de la demande, mais surtout par l’augmentation de la valeur de la demande. Afin de répondre à cette demande accrue, l’offre doit également augmenter. Ici aussi, il fait la distinction entre la valeur de l’offre et le volume de l’offre.
Pourtant, Yves se met en garde contre une simplification excessive du raisonnement économique de l’offre et de la demande. L’économie a tout fait pour se faire passer pour une science exacte. Une discipline qui peut expliquer l’avenir avec une précision décimale à l’aide de formules et de modèles. Ce faisant, l’économie a nié ses propres racines et ignoré l’impact des dimensions sociologiques et psychologiques. L’histoire nous enseigne que c’est une erreur. Selon Edin Mujagic, “les modèles du FMI n’ont correctement prédit que 4 récessions sur un total de 496 dans le monde au cours des dernières décennies” (source : breakpoint 1971).
“La réalité est plus large que la demande par rapport à l’offre. Des questions telles que l’inflation, la perception, le marché du travail, la nécessité, les priorités politiques et l’innovation sont irrévocablement liées à ce ratio. »
« L’inflation a une raison d’être mais aussi une limite maximale acceptable, les priorités politiques sont guidées par les défis sociétaux et les demandes électorales, l’innovation et le développement ne sont pas une constante mais sont guidés par l’exponentialité modulaire; le marché du travail n’est pas un équilibre entre les demandeurs d’emploi et les postes vacants mais un processus dynamique qui se réinvente en permanence.”
Dans la mini-série d’articles sur la thématique “des prix plus élevés permettent aux projets verts de rester abordables”, Yves se penche sur trois phénomènes, l’inflation, le marché du travail et l’innovation. Dans chacun de ces articles, il explique pourquoi les prix des projets d’espaces verts doivent être plus élevés. Il explique pourquoi le client final est finalement mieux loti avec un secteur vert mieux rémunéré. Le triptyque complet peut être lu sur www.bfgfbep.be.
“Mon principal objectif est d’amener le secteur du jardin et ses entrepreneurs à réfléchir à leur tarification. Nous constatons trop souvent que les gens travaillent pour un prix beaucoup trop bas. L’excuse est presque toujours que le client ne permet pas d’augmenter les prix. Je ne veux certainement pas le remettre en question, mais je recommanderais de chercher d’autres clients qui sont prêts à payer le juste prix. »
« Des prix trop bas sont en tout cas préjudiciables tant pour le client que pour l’entreprise. Les clients qui ne sont pas prêts à payer le juste prix se retrouveront avec des entrepreneurs de jardins moins efficaces et risquent de perdre en qualité, en service et en garantie. Les entrepreneurs de jardins qui travaillent à un prix trop bas ne peuvent pas investir dans l’innovation. Ils seront dépassés et finiront par faire faillite. »