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Exposition / « Le goût du paysage » [VIDEO]

Le Potager du Roi à Versailles devient pendant la Biennale d’Architecture et de Paysage d’Ile-de-France (Bap !) un carrefour pour tous les « goûteurs de paysage » (architectes, cuisiniers, cinéastes et jardiniers), venus pour échanger avec les visiteurs, attirés par la perspective d’une balade au cœur de cet épisode de verdure, que l’on doit à Jean-Baptiste La Quintinie, dans le dernier quart du XVIIème siècle. Le lieu est devenu par la suite le cadre de l’Ecole Nationale Supérieure de Paysage.

L’exposition, « Le goût du paysage » dont Alexandre Chemetoff (architecte et paysagiste) est le commissaire, constitue une pause gourmande, dans l’ordinaire citadin et se distingue du reste de la programmation de la biennale qui cible des questions plus architecturales et urbaines.

Le goût du paysage, c’est celui des amateurs, mais c’est aussi celui décrit par Brillat-Savarin et que chacun apprécie à sa façon en mangeant et en buvant. on peut avoir un goût pour les paysages et se plaire à les contempler, à les représenter et à les façonner, mais les paysages ont aussi un goût, le goût des fruits de la terre. Les beaux paysages sont aussi de bons paysages. Le goût du paysage est une récréation, une parenthèse faite de rencontres et d’échanges. mais c’est aussi un témoignage, une prise de position et un plaidoyer. deux questions banales qui, hier encore, passaient pour un manque de conversation, « que mange-t-on ce soir ? » et « quel temps fait-il demain ? », sont devenues pour chacun d’entre nous et même pour ceux qui s’en défendent, essentielles et vitales.

Construite autour de 25 portraits de paysan-producteurs locaux vient ainsi répondre aux tables-rondes et autres projections cinématographiques (Agnès Varda, Ariane Doublet et Luc Moulet, dans leurs œuvres les plus paysagères sont au programme), Parmi les propositions des tables-rondes, aussi tentaculaires que riches, certaines ciblent un public spécifiquement enfantin (« Les petites conférences », sensibilisent notamment aux enjeux écologiques).

Mais loin de se limiter à l’aspect théorique, le Potager du Roi est transformé, pour la Biennale, en lieu de promotion de l’agriculture locale : le Petit marché donne l’occasion aux paysans-producteurs de la région de venir vendre leurs produits. Les visiteurs venus déambuler et profiter de l’harmonie du lieu pourront se restaurer auprès des stands de casse-croûte issus de cette production locale mise en avant par l’exposition. La gastronomie se trouve d’autant plus mise à l’honneur qu’elle sera au cœur des Ateliers culinaires : invitant des chefs renommés (parmi lesquels Jean-Baptiste Lavergne-Morazzani), il s’agit de laisser carte blanche à ces artistes pour magnifier les produits du terroir.

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