Contre le réchauffement climatique : une forêt urbaine dans Paris

En plein Paris, la place de Catalogne (XIVe arrondissement) constitue un « îlot de chaleur », comme de nombreux autres endroits dans la capitale. Dans le contexte du réchauffement climatique, la politique de la municipalité est de réduire ces îlots de chaleur dans le cadre du Plan Climat. Parmi les solutions envisagées : planter une « forêt urbaine ».

Créer 300 îlots de fraîcheur d’ici 2030, partout dans la capitale, dont des forêts urbaines : tel est l’objectif de la ville de Paris. La place de Catalogne (14e) figure parmi les trois sites désignés, avec le parvis de l’Hôtel de Ville et la place du Colonel Fabien (10e), pour accueillir l’une de ces forêts. Espace très minéral dédié à la circulation automobile, la place constitue un îlot de chaleur important en été. Elle rompt également la coulée verte qui borde le secteur Maine Montparnasse. La place de Catalogne est la mieux placée car elle présente des conditions favorables, comme peu de réseaux souterrains et une profondeur de sol suffisante pour planter des arbres. Elle a donc été choisie et tout un projet est en cours d’élaboration, avec pour objectif qu’il soit concrétisé pour les Jeux Olympiques de 2024.

Une concertation s’est tenue ce projet afin que chacun puisse dessiner les contours de cette forêt d’un genre nouveau.

La place de Catalogne (14e) entame sa métamorphose dès le 4 avril. L’anneau central sera végétalisé, des pistes cyclables et des espaces supplémentaires pour les piétons seront aménagés, un espace pour accueillir de nouveaux usages sur la place sera créé, et la circulation sera apaisée.

Qu’est-ce qu’une forêt urbaine ?

C’est un aménagement constitué d’une plantation dense d’arbres et d’arbustes de différentes hauteurs dans un sol continu. Un écosystème complet et vivant est ainsi créé en pleine ville : il inclut le sol, la végétation, la faune et doit pouvoir se développer par lui-même. Il ne s’agit donc ni d’un parc, ni d’un bois, ni d’un jardin public, ni d’un lieu d’agrément ouvert en permanence, mais bien d’un espace naturel préservé.

En occupant une surface relativement étendue, de plus d’un hectare, avec l’objectif de planter environ 5 000 arbres et arbustes, ce projet constitue une opportunité intéressante d’innovation et d’expérimentation pour les opérations de plantations urbaines.

« La doctrine actuelle pour les plantations de microforêts de type “Miyawaki” (sur des superficies restreintes, de l’ordre de quelques centaines de mètres carrés) est de réaliser des plantations très denses », indique Serge Muller, president du Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Si le précepte couramment évoqué est la plantation d’espèces présentes dans la région, il est fortement remis en cause par le réchauffement climatique, ce qu’il souligne également. Il déplore aussi que la forêt indigène actuelle d’Ile-de-France paraisse bien mal en point, menacée par le changement climatique en cours. « Il semblerait plus innovant, et pertinent, de chercher à y créer une forêt urbaine “de demain”, adaptée aux conditions climatiques de la deuxième moitié du XXIe siècle. » Serge Muller se base sur les études et modélisations des aires potentielles de répartition des essences forestières d’ici à 2100. Le réchauffement climatique fait remonter les zones climatiques vers le nord. On peut s’attendre à trouver en région parisienne une végétation méditerranéenne. Ce sont donc de telles essences qu’il faut proposer pour la place de Catalogne.

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Source: paris.fr