© Paul Geerts

Comment concevoir des projets orientés climat?

Comment intégrer le changement climatique dans un projet ? Le Kenniscentrum tuin+ de l’Erasmushogeschool Brussel étudie cette question en collaboration avec des étudiants en architecture des jardins et de paysage. À Hal, ils réfléchissent à comment transformer un quartier résidentiel classique en un quartier résistant au changement climatique. Dans leur démarche, ils recherchent également une plus grande interaction entre les espaces verts privés et publics.

Le projet « Quartier climatique Don Bosco », commandé par la province du Brabant flamand, s’inscrit dans l’ambition du Kenniscentrum tuin+ de moderniser le paysage des jardins en Flandre et à Bruxelles et de développer des outils pour les futurs quartiers climatiques. Le terme « paysage de jardin » couvre les espaces ouverts et verts, tant privés que publics et semi-publics, tels que les jardins, les parcs et les petits espaces verts urbains. La somme des nombreuses petites interventions dans ce paysage de jardins conduira à une révolution majeure.

Adaptation au climat

Les étudiants qui participent à la recherche apprennent à tenir compte du changement climatique. Ils apprennent à comprendre les causes des inondations, de la sécheresse et du stress thermique et analysent les avantages liés aux mesures climatiques comme le refroidissement, l’augmentation de la biodiversité et l’amélioration de la qualité de l’air. L’objectif est d’examiner non seulement l’esthétique ou la praticabilité du projet, mais aussi le climat et des facteurs comme l’environnement, la biodiversité, la circularité, la gestion et la participation des citoyens.

Une approche intégrée du projet signifie que tous ces aspects de la durabilité sont abordés non pas séparément, mais plutôt sous l’angle de leur cohérence globale. En intégrant divers principes de durabilité dans un projet, les villes, quartiers et jardins peuvent être aménagés de manière à être à l’épreuve du futur. La pensée climatique joue un rôle majeur, tout en s’inscrivant dans une approche plus large.

Dans le passé, la question du changement climatique se résumait pour l’essentiel à tenter d’en atténuer les effets en limitant les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, le centre de gravité se déplace de plus en plus vers l’adaptation au climat : l’adaptation des systèmes naturels et humains aux effets du changement climatique. Cette adaptation peut avoir lieu à n’importe quelle échelle, y compris celle d’un jardin ou d’un square vert.

Sécheresse et inondations

Les architectes paysagistes et les entrepreneurs paysagistes peuvent, à l’échelle locale, adapter la gestion de l’eau et de la température au changement climatique au moyen de mesures parfois assez simples. Il s’agit notamment de solutions visant à réduire l’exposition à la sécheresse et aux inondations, par exemple la débétonnisation, l’utilisation de dispositifs d’infiltration tels que les oueds et le pavage perméable à l’eau, ainsi que la rétention de l’eau du sol en limitant le drainage. Ces mesures sont aujourd’hui nécessaires pour la santé et la sécurité non seulement des humains, mais aussi des plantes et des animaux.

Les prédictions ne mentent pas. Le nombre moyen de jours secs par an pourrait passer de 172 aujourd’hui à 236 en 2100. Une sécheresse extrême peut se produire tous les quatre ou cinq ans sous l’effet combiné d’une diminution des précipitations et d’une évaporation accrue en été. Parallèlement, le risque d’inondation augmente en raison des fortes chutes de pluie et des tempêtes. Les zones qui sont actuellement inondées une fois tous les cent ans pourraient l’être tous les dix ans d’ici 2100. Le nombre de bâtiments situés à une profondeur d’inondation dangereuse fera plus que doubler si aucune mesure n’est prise.

L’infiltration et la collecte de l’eau revêtent donc une importance cruciale. Actuellement, la collecte de 60 mm de précipitations en une heure est considérée comme permettant de résister au changement climatique. Cela correspond à 60 litres d’eau de pluie par mètre carré.

Collecte de l’eau par et sous les arbres

Une partie importante de l’aménagement d’un quartier en vue de le rendre résistant au changement climatique consiste à prévoir des zones de bonne qualité et suffisamment grandes où l’on fait pousser des arbres. En cas de pluie fine persistante, le houppier des grands arbres peut recueillir une grande quantité d’eau de pluie ( jusqu’à 3 000 litres). Mais en cas de pluies violentes et de tempêtes extrêmes, le houppier ne sera d’aucune efficacité. C’est alors surtout le pourtour de l’arbre à l’aplomb de la ramure qui joue un rôle crucial en tant que système de collecte et d’infiltration. Le projet « Quartier climatique Don Bosco » étudie notamment les possibilités dans ce domaine.

Les auteurs du projet étudient aussi le rôle que peuvent jouer conjointement les espaces verts privés et publics. Les arbres des rues peuvent par exemple avoir plus de place pour pousser si les jardins à l’avant des maisons et la rue sont envisagés et conçus comme un tout, si les rues ne sont plus considérées seulement comme des « corridors ».

Si les espaces verts privés sont associés à une approche centrée sur le climat, beaucoup de choses sont possibles. La proportion d’espaces verts privés par rapport à l’ensemble des espaces verts est en effet importante, à Hal comme dans la plupart des villes flamandes.

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