Bruxelles / Exposition A FOREST

L’exposition A FOREST à l’Iselp à Bruxelles rassemble des artistes mobilisés de manière directe ou indirecte par le monde végétal et ses modalités d’organisation en systèmes complexes, appelés écosystèmes. 

Arbres, plantes, mousses, lichens : bien plus élaborés que nous avons pu le croire pendant longtemps, ces êtres ont développé de multiples stratégies d’extension, de reproduction, de survie, de multiplication. Ces stratégies engagent des capacités d’interactions assimilables à des formes particulières de langage.

La prise de conscience du degré de sophistication des êtres végétaux (plus largement du vivant) contribue à bouleverser aujourd’hui la définition des frontières entre humain et non humain, nature et culture, animé et non animé. Ce renouvellement de la connaissance et de la représentation du végétal est mobilisé par A FOREST sous des formes variables.

Un programme de conférences et de rencontres s’articulant autour de l’événement en creuse certaines dimensions telles que l’écoféminisme, la notion d’écosystème ou la vie des plantes.

Le 28 novembre: Le forêt est un jardin.

Conférence par Marco Martella, écrivain, jardinier et membre de l’Institut européen des jardins et paysages

La forêt est historiquement associée à l’étendue, au mystère, aux ténèbres, à l’égarement; le jardin évoque quant à lui l’enclos, l’harmonie, la lumière, la promenade philosophique. Comment ces deux imaginaires cohabitent-ils, en particulier aujourd’hui alors que quasi toutes les forêts sont le fait de l’action humaine et que tout jardin s’affirme comme glossaire du vivant?

• Le 12 décembre: A l’ombre des grands arbres : Ma forêt, métaphore des foules.

Conférence par Delphine Florence, historienne d’art

Nous vivons un temps qui prône l’échelle individuelle comme valeur absolue. L’histoire de l’art occidentale est fondée sur cet axiome et les pratiques contemporaines, aussi inclusives soient-elles, n’élisent en fin de compte que des individus, producteurs, entrepreneurs, maîtres d’œuvres lucides et inspirés.

Pressentant ce principe comme erroné, Delphine Florence propose de réinterpréter le concept baudelairien de « modernité », en partant non pas de l’hagiographie d’individus émancipés, mais plutôt du tissu d’échanges qui s’est élaboré au sein du milieu qui les a produits. Prenant comme point de départ le rapprochement intuitif de trois objets littéraires, La vie secrète des arbres du forestier allemand Peter Wohlleben, L’Homme des foules d’Edgar A. Poe et Le peintre de la vie moderne de Charles Baudelaire, qui s’en inspire et le prolonge, la conférence tentera d’investiguer des pratiques artistiques à l’aune du fonctionnement de la « Commune des arbres ».

ISELP