La biodiversité à l’honneur sur Paysalia 2017

La biodiversité, dimension centrale dans l’ADN du paysagisme, sera au cœur de l’édition 2017 de Paysalia à Lyon-Eurexpo, les 5-6-7 décembre prochain. De nombreux exposants spécialisés en biodiversité seront également présents,

 

Depuis les années 2000, un courant de pensée a émergé en France en matière de biodiversité appliquée à la gestion des espaces verts et du paysagisme. Evolution des pratiques de gestion, recours à des espèces animales ou végétales anciennes, approche « zéro produits phytosanitaires »…

La Ville de Lyon

La Ville de Lyon fait partie de ces acteurs pionniers et est aujourd’hui reconnue comme référence en matière de développement de la biodiversité en ville. La stratégie choisie a été celle d’un aménagement paysager et urbain où la place des espaces verts a été reconnue et amplifiée. Cela a été de pair avec le développement important de la présence du végétal en ville, comme sur les Berges du Rhône où les parkings ont été supprimés et transformés en une vaste zone d’espaces publics pour le plaisir de tous.

En parallèle, ce mouvement s’est accompagné d’une évolution des pratiques de gestion de la part des jardiniers qui ont redonné plus de naturalité à la ville et ont mis en œuvre un entretien moins horticole et plus respectueux de l’environnement.

Ces expérimentations impliquent également de gros changements sur les techniques d’entretien, une grosse évolution des métiers qui sont très favorables pour la biodiversité. Ainsi, les pelouses du Parc de la Tête d’Or de Lyon (de type green de golf, il y a une vingtaine d’années et interdites au public) comptaient seulement, avant cette période d’évolution, 4 à 5 espèces de graminées. Aujourd’hui, cette pelouse type « prairie » a développé sa diversité naturelle et accueille 30 à 40 espèces de plantes.

Dès 2007, la Ville de Lyon a ainsi opté pour une formation via des expériences croisées de ses équipes qui testent chacune des dispositifs différents et échangent sur les résultats pour retenir les solutions les plus adaptées et les plus efficaces. Avec cette approche, la Ville de Lyon se positionne comme une ville novatrice sur ce type de démarche.

La collectivité a également mis en œuvre des actions symboliques pour développer la biodiversité :

• bennes à ordure tirées par un cheval au Parc de la Tête d’Or,

• moutons pour entretenir certains espaces verts,

• programme européen URBAN BEES, en partenariat avec l’INRA et des villes du sud de la France, pour montrer qu’il existe en France 400 variétés d’abeilles sauvages ou de guêpes ayant un rôle fondamental dans l’équilibre biologique des écosystèmes

• création de mares, notamment pédagogiques comme celle de Cressonière à Lyon afin de développer la diversité des milieux humides et rares. Grenouilles, libellules, tritons sont autant d’espèces qui se nourrissent de moustiques et permettent de diminuer leur prolifération.

En matière de biodiversité végétale, la Ville de Lyon a également fait évoluer ses pratiques. La Direction des Espaces Verts n’effectue plus aujourd’hui que 8 à 12 coupes d’herbes contre 16 à 20, il y a une quinzaine d’années. La flore a été diversifiée à nouveau. Des espèces rares sont ainsi ré-apparues comme une orchidée endémique de Lyon : l’Ophrys Rhodaniensis. Des botanistes font régulièrement des relevés floristiques et faunistiques des Espaces Verts de la Ville de Lyon. Leur objectif : favoriser et promouvoir la conservation des espèces végétales.

La Ville de Lyon a également à cœur de diffuser son savoir-faire et ses connaissances. Elle a ainsi créé le réseau « Echos Paysages » en 2007 : c’est une plateforme collaborative entre les collectivités, les entreprises du paysage et les établissements de formation. C’est un réseau d’échanges de bonnes pratiques de gestion alternative.

Une démarche partagée

A l’image de la Ville de Lyon, les collectivités impliquent les entreprises privées dans leur démarche à travers notamment l’intégration de volets de biodiversité dans les marchés publics. Cela a entrainé un changement de pratique des acteurs privés et une hausse de la demande du grand public, notamment sur des espèces de fleurs ou sur des équipements comme les hôtels à insectes.

Un secteur propice pour l’innovation

Chaque édition du salon Paysalia est l’occasion pour les acteurs innovants en matière de développement durable d’être valorisés à l’occasion des Trophées Paysalia.

En 2015, la société La Mésange Verte a ainsi reçu le Trophée Paysalia du
Développement Durable
pour son collier Ecopiège, une méthode écologique
alternative pour lutter contre
les chenilles processionnaires du
pin.

Le même année, l’entreprise
Koppert était récompensée par
un Trophée Paysalia pour son
piège BUXatrap destiné aux
papillons mâles de la pyrale du
buis, un dispositif respectueux
de l’environnement.

www.paysalia.com