Bas Smets redessine les abords de Notre-Dame

Trois ans après l’incendie de Notre-Dame, la Ville de Paris a retenu l’équipe menée par le paysagiste belge Bas Smets pour redessiner les abords de la cathédrale Notre-Dame. Ce projet, qui débutera en 2024 et s’achèvera en 2027, donnera une large place à la végétalisation et permettra de créer une promenade intérieure dans l’ancien parking situé sous le parvis.

Parmi les quatre finalistes de la consultation internationale lancée au printemps 2021, c’est l’équipe menée par le paysagiste belge Bas Smets – avec l’agence d’architectes et d’urbanistes GRAU et l’agence d’architecture Neufville-Gayet, pour le volet patrimoine – qui a été retenue par le jury présidé par la maire de Paris. Ce vaste projet vise à faire revenir les Parisiens dans le berceau de Paris et accueillir nombreux les visiteurs (12 millions chaque année!) ) dans de meilleures conditions.

« Il nous importait de ne pas ajouter de l’architecture parce que le monument est là (…) Il ne fallait pas faire un objet qui fasse oublier cet édifice. Il fallait le magnifier », a souligné Anne Hidalgo, la maire de Paris. « Nous avions un besoin impérieux, après l’incendie, de faire en sorte qu’il y ait un écrin », a ajouté l’élue socialiste. Autre impératif, selon elle : « Avoir le souci de la végétalisation », alors que « l’urbanisme et l’aménagement doivent désormais répondre à l’impératif climatique ».

Un grand parc

Le nouveau parvis est conçu comme une clairière, qui met en valeur la façade orientale de Notre-Dame dans un écrin végétal. Les arbres autour offriront des assises à l’ombre, tandis qu’une fine lame d’eau de 5 millimètres de haut ruissèlera ponctuellement pour rafraichir le parvis en temps de grandes chaleurs, créant des reflets éphémères.

« Depuis 800 ans, Notre-Dame est le témoin privilégié de la transformation de la ville. Repenser ses abords, c’est d’abord questionner quels espaces publics pour la ville de demain, précise le paysagiste Bas Smets. Les figures urbaines, telles que parvis, place, square, alignement et berges, sont toutes présentes autour de la cathédrale, mais de façon fragmentée. Le projet révèle la qualité de chaque lieu et repense chacune de ces figures sous le double angle du collectif et du climat. ».

Les jardins au sud de la cathédrale, ainsi que les arbres existants, seront intégrés dans un grand parc des berges de 400 mètres de long. Au total, 131 nouveaux arbres seront plantés. Le site de Notre-Dame (environ 4 hectares) gagnera en végétalisation (+36% de gain par rapport à la surface actuelle).

L’espace derrière la cathédrale, aussi grand que la place devant, aujourd’hui divisé par des haies et des clôtures, deviendra un grand square continu entre le chevet et la Seine autour d’une pelouse généreuse qui s’ouvre sur les arcs-boutants et les vitraux.

Une promenade intérieure

L’ancien parking souterrain, situé sous le parvis actuel, sera transformé en une promenade intérieure. Celle-ci abritera sur 3000 m2 des espaces d’accueil de Notre-Dame (bagagerie, sanitaires, salles pour les groupes…) et offrira de nouvelles expériences aux visiteurs : un nouvel accès à la crypte archéologique et une ouverture sur la Seine. Le nouvel aménagement permettra aussi de nouvelles vues sur la cathédrale. Par exemple, un escalier sera aménagé en face de l’entrée principale et permettra d’accéder à la promenade intérieure.

Autre nouveauté : un plateau piétonnier sera aménagé dans la rue du Cloître-Notre-Dame, qui longe la cathédrale, semblable à celui créé rue de la Verrerie (Paris Centre).

D’un coût de 50 millions d’euros, le projet sera intégralement financé par la Ville de Paris. Le démarrage des travaux est annoncé pour le second semestre 2024 – après les Jeux olympiques et paralympiques – en vue d’une livraison intégrale du projet en 2027.

Les projets des quatre équipes finalistes qui ont travaillé sur les abords de Notre-Dame sont présentés au Pavillon de l’Arsenal à partir du 28 juin et jusqu’au 28 aout 2022. Cette exposition gratuite retrace aussi les grands moments de l’histoire de ce lieu singulier, berceau historique de la capitale.