Le secteur se laisse séduire par les technologies et machines intelligentes

Si la pandémie nous a enseigné au moins une chose, c’est l’importance d’un environnement vert. Plus que jamais, cette crise nous a forcés à nous rendre à l’évidence qu’un environnement végétalisé idéal n’existe pas sans une gestion qualitative des espaces verts. Reste à savoir quelle est la meilleure façon de s’y prendre.

Alors que les budgets destinés aux espaces verts subissent une pression croissante et que l’arrivée de jeunes dans le secteur se fait plus problématique chaque année, la solution est à portée de main. Comme dans tous les autres secteurs, il faut investir pour implémenter de plus en plus de technologies intelligentes. C’est uniquement ainsi que le secteur pourra s’adapter à l’essor du phénomène smart green city.

Nous avons trouvé une intéressante analyse de la mise en adéquation de la technologie (et des machines) intelligentes avec la réalité dans un livre blanc néerlandais ‘Technologie in het groenbeheer’ (la technologie dans la gestion des espaces verts), signé de Guy Oldenkotte. L’auteur y analyse la situation présente et à venir. Nous vous présentons ses idées les plus intéressantes, transposées ici pour notre pays.

Quel rôle joue la technologie ?

La question centrale de cet ouvrage est de savoir comment la technologie pourra jouer un rôle dans les espaces verts. Quatre voies ont été définies.

Il faut tout d’abord émettre un jugement. On constate ainsi que c’est précisément le groupe dont représentants, à de très rares exceptions près, disposent d’un smartphone, autrement dit celui des 20-29 ans, qui juge essentielle la qualité des espaces verts publics. À travers l’utilisation d’applis et une connexion numérique directe, ils sont prêts à participer en apportant leur jugement et en initiant l’entretien des espaces verts publics, et il faut jouer sur cette donnée. Deuxièmement, on souligne l’importance des plannings. Les technologies modernes peuvent aider à l’aménagement des espaces verts publics mais aussi à y planifier les activités, la fréquence et l’intensité de l’entretien des végétaux. Quant à l’exécution des travaux proprement dits, on constate une omniprésence de la robotisation, y compris dans les espaces verts. Enfin, il y a le suivi. Une fois l’espace vert aménagé, la technologie peut être mise en jeu pour donner un feed-back à ceux qui ont planifié et exécuté les travaux.

CG Concept vakmagazine voor de groensector in België: Groensector in de ban van slimme technologie en machines
Pixabay

10 tendances technologiques strétagiques

Quant à savoir de quelle manière exécuter les diverses tâches, c’est une autre question. Le livre blanc se réfère au bureau d’étude et de conseil Gartner, qui fait autorité dans le domaine de l’impact de la technologie. Celui-ci a présenté un “top 10” des tendances stratégiques en matière de technologie.

1. Intelligence artificielle : l’importance croissante de systèmes qui peuvent comprendre, apprendre, prédire, capables de s’adapter et potentiellement d’opérer de manière autonome ;

2. Les applications intelligentes : elles devront reprendre une partie des fonctions et des tâches des collaborateurs humains. Ce qui offre la possibilité d’améliorer le service aux clients et la vente, mais aussi l’efficacité du collaborateur ;

3. Les produits intelligents : les machines intelligentes et qui apprennent sont désormais une réalité. Ces produits collaborent de plus en plus entre eux et échangent de l’information ;

4. Réalité virtuelle et augmentée : les possibilités offertes par la réalité virtuelle et la réalité augmentée se fondent avec le réseau maillé numérique qui se répare automatiquement lui-même lorsqu’une connexion est brisée quelque part. Le service continue ainsi à tourner, échangeant un flux d’informations extrêmement personnalisées, significatives, d’applications et de services ;

5. Les jumeaux digitaux : des centaines de millions d’articles ont un jumeau digital. On recourt surtout pour cela à des capteurs qui prédisent le moment où un appareil sera défectueux, aura besoin d’entretien, etc. ;

6. La blockchain : une sorte de grand livre dans lequel les transactions sont groupées sous forme de blocs. Sa raison d’être est avant tout la sécurisation des données individuelles ;

7. Systèmes interphoniques : l’expérience du numérique est améliorée par d’autres manières de communiquer et d’interagir que par le texte et la parole ;

8. Réseau maillé d’applis et architecture de services : web, mobile, desktop et apps sont connectés pour l’Internet des objets. Ceci facilite la scalabilité de la prestation de services, la mobilité et une orientation dans la direction du réemploi de la technologie ;

9. Plate-forme de technologie digitale : Gartner distingue cinq points d’attention : les systèmes d’information, l’expérienceclient, les analytics et l’intelligence, l’Internet des objets, et les écosystèmes d’affaires ;

10. Une architecture adaptative de la sécurisation : le réseau maillé numérique constitue, avec les plates-formes technologiques digitales, un risque accru d’attaque par des hackers. Le nombre des questionnaires de sécurité augmente donc.

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Knikmops © Gebroeders Geens (Knikmops)

La réalité de 2021

Nous pouvons constater qu’en 2021, ces nouveautés occupent déjà une place dans le domaine des espaces verts. Avec notamment l’utilisation de logiciels de prédiction (pour les prévisions météorologiques par exemple), des logiciels pour la gestion des arbres, des logiciels de conception en 3D, des capteurs (comme les capteurs dans le sol qui avertissent le gestionnaire d’espaces verts d’une absence ou d’un excès d’arrosage ou d’engrais), des applis,… Les robots de tonte, qui ont conquis le marché des particuliers grâce à l’amélioration de la technique ainsi que de la durée des batteries, en sont un exemple pratique. Pensons également aux outils autonomes, qui recourent souvent à une connexion GPS. Autres outils très en vue, les caméras, les drones et les ordinateurs pour la gestion de l’irrigation.

Que faut-il retenir de tout ceci ? Le plus important est peut-être le fait qu’une évolution découle principalement de la recherche d’une efficacité accrue et d’une réduction des coûts, avec une utilisation de la technique principalement destinée à nous faciliter la vie. En conclusion, les communes et les gestionnaires d’espaces verts ont tout intérêt à poursuivre l’étude des nouvelles technologies et techniques et leur expérimentation. Il est important que tout ceci se déroule étape par étape, ne serait-ce que pour ne pas exposer trop brutalement les collaborateurs de ces services aux tout nouveaux développements technologiques.


Source : Whitepaper ‘Technologie in het groenbeheer’, Guy Oldenkotte