Le pin du Laveu à Liège : abattage “totalement inapproprié”

Une récente décision de justice impose à la Ville de Liège d’abattre un magnifique pin sylvestre Weymouth de plus de 10 mètres de haut et de 152 centimètres de circonférence, situé à l’intersection de rue de la Chauve-Souris et de la rue Henri Maus, dans le quartier du Laveu. Cette annonce crée l’incompréhension parmi les riverains.

 

L’objet du litige est planté sur la colline de Chauve-Souris. Mais selon un propriétaire des alentours les chutes annuelles de pommes de pin et surtout d’aiguilles constituent des nuisances : elles s’insinuent dans les interstices des tuiles du toit de sa maison, un toit difficilement accessible et donc compliqué à nettoyer. La solution, d’un étêtage du pin sylvestre, préconisée par un expert, n’a pas été retenue. Pour les magistrats, ça ne règle rien à long terme.

Ce n’est pas, dans le chef des autorités communales, un défaut de prévoyance d’avoir laissé croître, à cet endroit, un végétal de forte croissance et de très haute tige, mais, parce qu’il est inadapté et surdimensionné, il constitue quand même une rupture d’équilibre dans ce milieu urbain. La justice a donc donné droit à la demande d’abattage, ce que déplore Gilles Foret,  l’échevin de la transition écologique. “En effet, nous estimons que les arbres de cette nature et de cette dimension doivent absolument être préservés dans une grande ville aussi densément peuplée que Liège, tant pour les avantages écosystémiques qu’ils rendent à la collectivité que pour l’importance qu’a la végétalisation en matière de cadre de vie au cœur des quartiers.”

Dans un communiqué le Collège liégeois explique avoir a pris acte du jugement. “La Ville de Liège marque son incompréhension quant à ce jugement, jugeant cet abattage totalement inapproprié au regard de tous les avantages rendus à la collectivité par cet arbre et, plus globalement, par tout arbre situé dans les parties les plus urbanisées, les plus minéralisées et les plus densément peuplées d’une ville que ce soit en termes de climat, de qualité de l’air, de paysage ou de verdurisation. Cette décision n’entame en rien ni la volonté de la Ville de Liège et de son Echevin en charge de la Transition écologique, Gilles FORET, de relever le défi de la Transition écologique, ni son ambition, au travers du Plan Canopée, de planter au moins 20.000 arbres sur son territoire au cours des 10 prochaines années pour faire de Liège une ville plus durable, plus verte, plus respirable et plus agréable. La mobilisation citoyenne en faveur de cet arbre démontre que cette volonté et cette ambition du Collège sont partagées par une partie importante de la population.”

Le Département Nature et Forêt du Service Public de Wallonie (DNF) a par ailleurs également remis un avis négatif concernant l’abattage de cet arbre remarquable.La Ville de Liège a tout fait pour s’opposer à cet abattage, sollicitant même une décision défavorable du Fonctionnaire délégué.