Le secteur du jardin, une notion encore insuffisamment connue ?

La notion de « secteur du jardin » est encore insuffisamment connue. Par exemple, dans différents milieux, on parle de « secteurs verts » dans leur ensemble. Le caractère de « service » spécifique au secteur du jardin passe inaperçu à cet égard. La demande de la Fédération belge des entrepreneurs paysagistes de donner plus d’identité au secteur du jardin est plus pertinente que jamais.

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Yves Heirman (FBEP)

« Il est temps d’actualiser l’enseignement »

Une conséquence directe de l’absence de cette identité est que l’enseignement n’offre toujours pas une orientation complète vers le jardinage et l’entretien, malgré l’importance économique du secteur et ses perspectives. Tout jeune qui veut étudier le sujet de manière ciblée ne peut entrer qu’en 7e année de spécialisation. Cela signifie que l’aménagement et l’entretien des jardins ne peuvent être choisis qu’à un stade très tardif et qu’il y a donc un grand risque que les élèves abandonnent prématurément. Ceux qui persévèrent sont censés apprendre une matière complexe et multidisciplinaire en un an à peine. Il est temps d’actualiser l’offre.

Et les compétences des travailleurs ?

La prise en compte du secteur du jardin va au-delà de l’environnement scolaire. Même si demain la décision est prise de mettre en place une orientation dans l’aménagement et l’entretien des jardins, il faudra attendre quelques années au plus tôt pour que les premiers jeunes entrent sur le marché du travail. Il y a donc aussi beaucoup à faire pour les travailleurs et les demandeurs d’emploi. Afin de former ces personnes, la Commission européenne cible les partenariats public-privé pour augmenter d’un tiers le nombre d’adultes participant à l’enseignement et à la formation d’ici 2025.

Avec l’« Agenda européen des compétences pour une compétitivité durable, l’équité sociale et la résilience », la Commission européenne veut impliquer encore davantage l’enseignement et la formation dans le marché du travail et les besoins sociaux. Le cadre européen des compétences vertes est l’un des piliers de ce programme. L’Europe veut ainsi mieux cerner les compétences nécessaires à la réalisation des besoins de la société. Lié au « Green Deal » en tant que stratégie de croissance et à la demande toujours croissante de solutions vertes, le besoin de considérer le secteur du jardin comme un partenaire de discussion à part entière dans un contexte international s’accroît également.

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© Philippe Haseldonckx

Le personnel pendant le COVID

Le système de chômage temporaire permet aux entreprises de traverser des périodes plus difficiles sans avoir à dire au revoir à leurs employés de façon permanente. Malgré la perte temporaire de revenus, c’est souvent une meilleure alternative que le licenciement. Veuillez noter que pendant la suspension du contrat de travail, l’employé peut résilier le contrat de travail de manière plus simple.

Pendant le confinement dû à la COVID, nos entreprises ont pu rester au travail. C’est une bonne nouvelle pour plus de 10 000 employés de terrain, le groupe d’employés en constante augmentation, presque 8 000 entrepreneurs individuels et plus de 3 000 employeurs de notre secteur. De nombreux autres secteurs sont moins chanceux face à cette pandémie. Les chiffres du chômage temporaire ont monté en flèche. Le ralentissement économique va sans aucun doute exercer une pression encore plus forte sur l’emploi.

« Un jour, tout ira bien », me dit mon éternel optimisme. Par exemple, la Banque Nationale prévoit une contraction de -9 % en 2020 et une croissance de 6,4 % en 2021. L’OCDE (zone euro) parle de -8 % et +5 % respectivement. On pourra voir les chiffres exacts dans le marc de café, mais la tendance est claire.

Mais qu’est-ce que cela signifie pour le secteur du jardin ?

Même bien avant la crise du coronavirus, les entreprises de jardinage cherchaient des employés disponibles. L’intérêt croissant pour les solutions vertes signifie que le secteur a non seulement besoin de plus de personnes, mais aussi de personnes mieux formées. Toute personne à la recherche d’employés, aujourd’hui ou à l’avenir, devrait donc être active en tant que recruteur dès maintenant.

Pourquoi maintenant et pas demain ? Maintenant, parce que les intermédiaires du travail VDAB, LE FOREM et ACTIRIS font des efforts supplémentaires pour remettre les victimes de cette crise au travail. Pas demain, car la COVID n’a pas changé la réalité démographique. Une fois que tout sera rentré dans l’ordre, les entreprises devront à nouveau faire face à une pénurie de salariés employables, comme elles le faisaient avant la pandémie. En fait, la reprise économique prévue rendra la « guerre des talents » plus intense que jamais.

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