Un potager et des vignes sur un toit de la mairie de Paris

Un potager et des vignes sont en cours de plantation sur le toit de bureaux de la mairie de Paris, en face de l’Hôtel de Ville (4e). Des ruches rejoindront le site au printemps.

Les premières fraises arrivent à maturité. A quelques mètres, 80 plants de basilic ont été plantés, ainsi que des salades, des capucines (une fleur comestible) et des framboisiers. C’est un potager de 300 m2 qui prend forme. Début octobre, 110 pieds de vigne (chardonnay, sauvignon, pinot gris…) rejoindront les premières plantations. Et, au printemps, trois ruches accueilleront des abeilles. Un jardin à la campagne ? Nous sommes pourtant sur le toit d’une bâtiment administratif de la mairie de Paris, rue de Lobau (4e), face à l’Hôtel de Ville !

Ce projet d’agriculture urbaine s’inscrit dans “Objectif 100 hectares“, la charte initiée par la Ville de Paris et ses partenaires publics et privés pour donner plus de place à la végétalisation. L’aménagement insolite de ce toit et sa gestion sont pilotés par Urbagri, une entreprise spécialisée en agriculture urbaine, lauréate d’un appel à projet initié par Paris.

Mais comment transformer le toit d’un banal bâtiment construit au début des années 70 en jardin potager ? “Ce projet est une addition de savoirs-faire (Ndlr : les entreprises Siplast, Nidaplast et Loiseleur), détaille Virginie Dulucq, directrice d’Urbagri. Le principe est de constituer une mini nappe phréatique en toiture pour utiliser un minimum d’eau”.

Des nids d’abeilles pour retenir l’eau

Première mission : assurer l’accessibilité et l’étanchéité de la toiture, puis y poser des nids d’abeille pour permettre une rétention d’eau. “10 cm de nid d’abeille et 20 cm de substrat ont été nécessaires”, précise Virginie Dulucq. Pour les plantations, et si les précipitations sont insuffisantes, un apport d’eau est nécessaire. La nappe phréatique permet de stocker l’eau de pluie et de l’utiliser en totalité pour la croissance des végétaux, sans la rejeter vers le réseau d’assainissement.

Des tests de différents substrats (broyats de bois, brique concassée…) sont également réalisés à des fins d’expérimentations.

Compostage et aquaponie

Un espace est dédié au compostage des déchets verts. Ce compost sera utilisé comme amendement organique pour les cultures potagères et la vigne. Le toit accueillera aussi un mur végétal comestible et une zone de test d’aquaponie (technique où les déjections des poissons servent d’engrais pour le végétal). Aucune pulvérisation chimique ne sera effectuée sur le potager ou les vignes. “Cela sera la première vigne en toiture de Paris”, explique Virginie Dulucq, qui rappelle que le raisin était très présent en région parisienne jusqu’au 19e siècle. La première vendange n’est pas prévue avant deux années.

Le toit n’est pas ouvert aux visiteurs individuels. Des visites, en petit groupe, sont prévues dans les prochains mois.

 

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