Versailles / La renaissance du «Bosquet du théâtre d’eau»

Après deux ans de travaux, le bosquet du Théâtre d’Eau, redessiné par Louis Benech et investi par les sculptures fontaines de Jean-Michel Othoniel est ouvert depuis le 12 mai 2015. Alors qu’on célèbre le tricentenaire de la mort de Louis XIV, grand bâtisseur et protecteur des arts, cette ouverture démontre que le château de versailles demeure au cœur de la création contemporaine.

Créé entre 1671 et 1674 par André Le Nôtre, puis détruit en 1775, le bosquet du Théâtre d’Eau était en dormance depuis de nombreuses années. Il était à l’origine l’un des plus riches et des plus complexes des jardins.

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En 2009, le château de Versailles décida d’y créer un jardin contemporain, respectueux du cadre général du parc de Versailles et de son histoire. Le choix a été non pas de le restituer à l’identique mais de réaliser un jardin contemporain qui s’inspire de l’esprit d’origine. Suite à un concours, c’est Louis Benech, le lauréat, qui a redessiné le jardin et Jean-Michel Othoniel qui a réalisé les sculptures des fontaines.

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Le Projet de Benech et Othoniel

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«Il faut avoir entendu Louis Benech évoquer le rythme ternaire qui ponctue la composition du bosquet du Théâtre d’Eau et Jean-Michel Othoniel décrire les pas de la « belle danse » qui inspirent les fontaines pour mesurer combien l’esprit du roi Louis XIV est omniprésent dans cette création contemporaine.» souligne Catherine Pégard, présidente du château de Versailles.

En effet, les deux artistes ont conçu leur création à partir des vestiges du bosquet. S’inspirant presque exclusivement de l’histoire du lieu, ils ont renoué avec son idée originelle : un théâtre de verdure où les effets d’eau jouent avec les structures végétales pour qu’y règne une atmosphère festive.

Louis Benech propose ainsi un bosquet accueillant, imaginé pour être ouvert en permanence, où le visiteur s’engage dans une promenade rythmée de haltes à l’ombre de chênes verts, avant de découvrir une grande clairière de lumière et d’eau partagée en une grande salle et une scène en sur-haut interprétée en deux bassins.

Pour pouvoir raconter ce qui a été, sans mythologie, mimétisme ou détournements, le paysagiste a fait une série d’allusions délicates au travail de Le Nôtre – troubles perspectifs, récurrences de rythmes ternaires – et a défini un jalonnage végétal marquant repères et dimensions du bosquet disparu.

Les arbres choisis par Louis Benech – hêtres, chênes verts, quercus ilex, phillyrea latifolia… ne dépasseront pas les dix-sept mètres voulus par Le Nôtre, permettant ainsi au bosquet de rester complètement invisible depuis le Château et de s’intégrer au domaine.

Pour que le visiteur fasse une halte sereine et agréable, Louis Benech a conçu spécifiquement pour le bosquet un banc : Versailles XXI. Ces bancs tout à fait originaux, aux formes simples et épurées, constituent à la fois un hommage au passé et une célébration du présent.

Jean-Michel Othoniel a, quant à lui, réalisé trois sculptures fontaines monumentales, Les Belles Danses, posées à fleur d’eau dans les bassins. Ces œuvres abstraites composées d’entrelacs et d’arabesques en verre de Murano évoquent le corps en mouvement, elles s’inspirent directement des ballets donnés par Louis XIV et de L’Art de décrire la danse de Raoul-Auger Feuillet de 1701. La grâce de leurs jets puissants donne vie à des menuets ou à des rigaudons semblables à des dentelles dans l’espace. Des calligraphies dynamiques qui rappellent les parterres en broderie présents à Versailles.

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