Bruxelles / Pelouse d’honneur 14-18

La pelouse d’honneur du cimetière de Saint-Gilles, avec ses 826 tombes comportant les dépouilles de 1650 anciens combattants de la guerre 14-18, vient d’être rénovée.

La pelouse d’honneur a été créée par une décision communale du 18 avril 1927. Mais au fil des ans, les tombes sont de moins en moins entretenues, les pierres se déchaussent, les médaillons tombent, et, selon la commune, «un air de désolement enveloppe la pelouse d’honneur».

C’est l’atelier paysagiste Eole qui a conçu la valorisation paysagère du site.

La restauration a été menée dans l’esprit de la préservation d’un très beau patrimoine funéraire et d’une gestion écologique, selon la commune. Les tombes, autrefois recouvertes de graviers, ont été restaurées: réalignement des bordures en pierre bleue, réparation des éléments cassés, reprise des scellements, restauration des petits ouvrages d’art…. Au centre de la pelouse d’honneur, une pierre commémorative ornée de médaillons d’anciens combattants a été placée à côté des sépultures de Joseph-Jean Michel, ancien combattant et ardent défenseur des droits et de la mémoire des soldats, et du général Tombeur vainqueur à la tête de la Force Publique de la bataille de Tabora.

Coquelicots, bleuets et graminées
Les sépultures sont plantées de graminées qu’agrémentent coquelicots, bleuets et marguerites. Les allées ont été engazonnées.

“Venus d’horizons divers, les hommes et les femmes ici enterrés ont bâti le socle de notre histoire commune et, bien que dispersés par leur retour à la vie civile il n’en reste pas moins un destin collectif partagé le temps d’une guerre que la pelouse d’Honneur du cimetière permet, une ultime fois, de rassembler,” selon les architectes.
“Aux dimensions disproportionnées du premier holocauste mondial nous répondons par une formulation très sobre des honneurs et du devoir de mémoire collective. Notre langage est porté par le végétal et la nature. D’abord parce que cette guerre fut une guerre de campagnes plus que de villes, et parce que le végétal exprime le cycle des saisons. Ainsi, aux campagnes et aux vies ravagées ont fait suite des paysages et des vies recomposées.”